"Qui ne connaît un village, un site, un monument que la fréquentation massive des touristes a peu à peu dégradé, flétri, dénaturé, banalisé ?

Cela commence par la souillure, continue par le mercantilisme interne ou environnant, se prolonge par des constructions ou des aménagements qui outragent l'esthétique et standardisent tristement les lieux, et se couronne généralement par des dispositifs de protection qui mettent la beauté en cage, par des sacrifices aux servitudes de circulation et de stationnement..."

          (Bernard Bocquillon, 1968)*

(*) Journaliste, auteur, vice-président et directeur de la revue régionale Eklitra

Comment sauver les hortillonnages d’Amiens ? 

La question n’est pas récente. Michel Curie, auteur et journaliste bien connu des Amiénois l’avait déjà retenue pour titrer l’un de ses articles il y a plus de 40 ans !

Les hortillonnages comptent aujourd’hui parmi les lieux touristiques de l’ancienne capitale régionale parmi les plus visités ; le deuxième après notre cathédrale, soit 200 000 visiteurs ces dernières années invités à découvrir le site en barque (dans des conditions parfois discutables !) du début avril jusqu’à fin octobre...

Aujourd’hui, le site des hortillonnages est devenu le lieu d’usages multiples (économiques, sociaux et culturels) qui n’est pas sans provoquer des tensions voire des conflits entre les propriétaires fonciers et les usagers. Il est grand temps de trouver le meilleur compromis possible entre une légitime promotion du site et son indispensable préservation.

Cela passe par l’assentiment des propriétaires… Evitons de les ignorer.

A un moment où ...

■  A un moment où la gestion des hortillonnages connaît de profonds changements, comme le changement d’opérateur chargé de l’indispensable entretien des canaux (nos « rieux »), avec la création - ou la réactivation- en 2018, d’une association syndicale d’abord « constituée d’office » (regroupant donc tous les propriétaires fonciers), puis transformée en « association syndicale autorisée » en février 2023. Cette association prit le nom d’« Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages » (ASCH)

■  A un moment où nous constatons de profonds dysfonctionnements dans la gestion de cette association et la volonté de limiter la concertation avec les principaux intéressés, à savoir le millier de petits propriétaires fonciers, garants de la préservation d’un site fragile (par leur présence sur le terrain, l’entretien de leurs parcelles face à une nature conquérante...).

Rappelons que ceux-ci ne sont représentés au sein de la nouvelle gouvernance de l’ASCH que par deux membres sur les neuf composant ce conseil d’administration.

Les organisateurs de circuits en barques ont deux représentants ; les collectivités publiques se réservant, avec leurs cinq représentants, une solide majorité !

Observons au passage que « l’assemblée des propriétaires » n’a été conviée à participer qu’a un seul vote, celui désignant les représentants des particuliers », propriétaires fonciers d’une (ou plusieurs) parcelle(s) dans le périmètre des hortillonnages (un périmètre qui devait d’ailleurs évoluer comme il avait annoncé en amont de la tenue de l’assemblée générale de l’ASCH).

Nous ne reviendrons pas ici sur le bilan de ces quatre dernières années qui ont été marquées, suite au retrait des services d’Amiens-Métropole, par la réactivation, en décembre 2018, d’une association syndicale chargée de la reprise des travaux d’entretien des hortillonnages et sa présentation en février 2023 (soit 4 ans après la création de l’association !) au cours d’une assemblée générale extraordinaire (3), une des rares occasions, sinon la seule, pour plus d’un millier de propriétaires fonciers (environ 1230) d’être informés sur les orientations prises (Pour plus d’informations, on pourra se reporter aux pages de notre site web : wwww.hortillonnages-culturesettraditions.fr)

■  A un moment où nos hortillonnages connaissent une « surfréquentation » due au développement anarchique des offres de promenades en barques, proposées par de nouveaux prestataires associatifs et de prestataires privés en l’absence de toute réglementation... (Pour plus d’informations, on pourra se reporter aux pages de notre site web : wwww.hortillonnages-culturesettraditions.fr)

■  A un moment où la presse et les médiaux, régionaux comme nationaux se sont emparés du sujet, évoquant les problèmes générés, en France comme à l’étranger, par le « surtourisme » constatés au niveau de plusieurs sites patrimoniaux, historiques ou environnementaux emblématiques...

■  A un moment où la préfecture semble, enfin,  engager une réflexion sur les perspectives d’une règlementation portant sur les conditions de naviguer à l’intérieur du site ; une réflexion qui ne peut sérieusement s’engager sans avoir levé au préalable la confusion qui est toujours entretenue sur le statut juridique du site (statut des parcelles et des «  rieux » ou fossés qui les bordent)...

.... une association telle que « SOS Hortillonnages » * s’informe, se mobilise, dénonce...

(*) « SOS Hortillonnages » (association 1901 créée en 1990) « a pour but de faire respecter les droits des propriétaires des Hortillonnages (maraîchers et particuliers), et de lutter contre toutes les causes de dégradation de l’écosystème (tels que bruit, environnement, pollutions diverses, modification du régime des eaux, développement inconsidéré du tourisme, vitesse excessive des embarcations à moteur, vandalisme...) ».

 BB

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(1)      L’Assemblée générale de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages s’est tenue en février 2023 à Mégacité. L’ensemble des propriétaires fonciers étaient conviés (moins de 15 jours avant sa tenue) à participer à cette première assemblée générale afin de prendre connaissance des statuts rédigés en 2018 et de participer à plusieurs votes. Un peu plus d’une centaine de propriétaires étaient présents, ce qui explique la tenue, dans la foulée, d’une assemblée extraordinaire...

(2)      « Extraordinaire », elle le fut ! Notons que nous attendons toujours le procès-verbal de cette manifestation importante qui acta, entre autres, le maintien des statuts de 2018, (une majorité de propriétaires se prononçant contre refusant les propositions de modifications), puis la transformation de l’association syndicale « constituée d’office » en 2018, en association syndicale « autorisée » (Pour plus d’informations, on pourra se reporter aux pages de notre site web : wwww.hortillonnages-culturesettraditions.fr)

► A ce jour, soit le 10 septembre 2023, (contrairement aux usages ?), cette assemblée générale n’ayant pas donné lieu à un procès-verbal de la part des organisateurs, on trouvera notre propre compte-rendu en consultant notre site web : www.hortillonnages-culturesettraditions.fr

Extrait de notre quotidien régional, le Courrier Picard

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