L’interrelation des canaux (rieux) avec la Somme est telle que toute variation de son niveau a systématiquement des répercussions sur celui des eaux dans les hortillonnages. Les fluctuations peuvent perturber la circulation sur les rieux et provoquer l’inondation de certaines terres. D’où la crainte des hortillons face aux inondations.

Le maintien de l’écoulement de l’eau dans les rieux est donc vital pour la survivance des hortillonnages.

Par ailleurs, l’envasement des fossés et rieux provoquerait à terme leur disparition, l’irrigation des sols ne se ferait plus, le relèvement des terrains deviendrait impossible, les risques d’inondations seraient à redouter

L’entretien régulier  de ces canaux (par faucardage et curage) sera donc une préoccupation constante à travers les siècles jusqu’à nos jours.

DOCUMENTS :

Reproduction d'une entête de courrier en date du 11 octobre 1772. Pétition des hortillons adressée à Monseigneur l'evêque d'Amiens au sujet du niveau des eaux de la rivière du Hoquet (Source A.D.S. Cote : 3 G 191) -

Site  Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353926999pt60qa/1/1

Plusieurs opérateurs (publics, associatifs, privés) se mobilisent régulièrement et partagent  leurs actions pour assurer la promotion, la protection et la sauvegarde des hortillonnages : travaux liés à l’entretien des voies d’eau, application de la réglementation, mise en sécurité des biens et des personnes, soutien de l’économie maraîchère, politique d’acquisitions foncières, formations, développement touristique, opérations de sensibilisation des publics (dont le public scolaire), création d’évènements…

L’entretien du site des hortillonnages a été de tous temps une préoccupation majeure des différents intervenants. Elle a généré le cœur des dispositifs réglementaires que nous tentons de résumer ici.

DOCUMENT :

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie :

Pavillon dans les hortillonnages. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Cote 14 FI 81/6)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002JGqgU9/1/1

`��6r

DOCUMENTS :

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie :

1. Attelage tirant une péniche sur le canal de la Somme. Plaque de verre de Chenu (1900-1010) (Cote 14 FI 62/20)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002pF3BJO/1/1

2. Attelage tirant une péniche sur le canal de la Somme. Plaque de verre de Chenu (1900-1010) (Cote 14 FI 61/48)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002CEEleA/1/1

3. Chemin de halage. Plaque de verre de Chenu (1870-1890) (Cite 65/56)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002Fdy72D/1/1

Site Web : http://www.oiseaux.net/oiseaux/heron.cendre.html

Outre les fonds documentaires très importants conservés dans les services des archives municipales ou départementales ou encore dans les bibliothèques municipales du département, une initiative originale dûe à Philippe Leleux et Maxime Fauquembert permet aux Amiénois détenteurs de documents intéressant la vie locale de les rendre accessibles au public grâce à un site participatif qui enrichit ainsi son fonds régulièrement.

Son adresse: www.amiens-wiki.com

 □ « Un maraîcher se rendant sur ses terres en bateau », telle serait la définition la plus simple proposée pour distinguer un hortillon. Telle est en tous cas, celle que l’on peut trouver dans un dictionnaire pratique d’horticulture et de jardinage paru à la fin du XIXème siècle ; telle que le voyait son auteur, un londonien, curateur des jardins royaux.

Effectivement, l’hortillon n’a pas échappé à G. Nicholson, auteur britannique d’un imposant dictionnaire pratique d’horticulture paru à la fin du XIXème. Pour lui, les hortillons sont « des hommes moitié maraîchers, moitié bateliers. C’est en bateau qu’ils vont à leur jardin, c’est en bateau qu’ils amènent leur marchandise en ville. Cet usage leur a donné une telle habitude de naviguer qu’ils s’en acquittent avec une adresse et une promptitude admirables… »

Cette définition semble d’autant plus juste que nous remarquons que seuls les maraîchers intervenant, dans les hortillonnages, en amont d’Amiens se revendiquaient comme véritables hortillons à la différence de ceux qui, par exemple, occupaient les marais en aval de la ville.

BIBLIOGRAPHIE :

NICHOLSON G. (1893-1894) (Traduit par S. MOTTET). Dictionnaire pratique d’horticulture et de jardinage. Ed. O. Doin, Paris

DOCUMENTS:

Photo sur plaque de verre de C. Biendiné, Hortillon dans  son jardin, 1862-1941 (Source: A.D.S. Cote 35 FI 6006) -

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011304608489DMp11V/1/1

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie:

Une maison d'hortillon (1901). Plaque de verre de Chenu (Cote 14 FI 62/3)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002gmR2Zp/1/1

Nous avons largement développé ce sujet dans les premières pages du site.

DOCUMENTS :

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie:

1. Vue des hortillonnages dans la brume. Plaque de verre de Chenu (1900-1010) (Cote 14 FI 62/2)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927001FA9oPU/1/1

2. Paysage des hortillonnages, étang. Plaque de verre de Chenu (1899) (Cote 14 FI 64/35)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002JyXRx3/1/1

3. Paysage des Hortillonnages. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Cote 14 FI 64/42)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002l2AfeE/1/1

4. Paysage des Hortillonnages. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Cote 14 FI 64/43)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002Ce0uhB/1/1

5. Paysage des Hortillonnages. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Cote 14 FI 64/45)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002F3Ug5R/1/1

L'hortillonne est une femme très active dont le courage est unanimement souligné dans les nombreux ouvrages, français mais également étrangers consacrés à l’horticulture en général et au maraîchage en particulier

L’une de ses plus anciennes représentations est très certainement celle que l’on peut voir sur l’une des cent dix stalles que l’on peut admirer dans le choeur de la cathédrale d’Amiens, splendeur de l’art gothique construite de 1220 à 1269 et classée, depuis 1981, par l’Unesco parmi les monuments du patrimoine mondial.

Parmi les quatre cents saynettes religieuses ou profanes finement sculptées dans le bois de chêne de ces stalles   Sur l’une des 110 stalles situées dans le chœur, on peut reconnaître l’allure générale de l’hortillonne avec sa coiffe, son tablier. Elle est équipée de son panier d’osier et semble laver ses légumes dans un baquet de bois cerclé de fer.

La vie dans les hortillonnages...

De modestes constructions plus ou moins importantes, aménagées avec les matériaux disponibles sur place, abritaient les outils et la famille lors des intempéries.

Peu après l’invention de la photographie – au milieu du XIXème siècle – les photographes nous laissent des témoignages sur l’environnement des hortillons, comme ces clichés de CHENU sur plaques de verre où nous observons les cabanes construites à partir des matériaux locaux : bois, argile (torchis), chaume et roseaux...

DOCUMENTS :

Fonds de la Société des Antiquaires de Picardie :

1. Hutte d'hortillon (empilements des pains de tourbe en arrière-plan). Plaque de verre de Chenu ( 1900-1910) (Source A.D.S. Cote 14 FI 64/44)

Site Web  : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002bWQf4Y/1/1

2. Hutte d'hortillon. Plque de verre de Chenu ( 1900-1910) (Source A.D.S. Cote 14 FI 64/46)

Site Web  : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002QgMfqS/1/1

3. Hutte et barque d'hortillon. Plaque de verre de Chenu (1900-1910) (Source A.D.S. Cote 14 FI 66/2)

Site Web : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011353927002QeGHjq/1/1

« Un guide touristique datant de la Belle époque renseigne le touriste du début du siècle sur les aménagements du bord de Somme (…). Ce guide touristique indique encore une école de natation à « l’Ile aux Fagots », bains de plein air » (Leleux Philippe, 2012, P. 57).

Le site des hortillonnages a connu à travers les siècles de nombreuses inondations, celle du printemps 2001 restera dans les mémoires comme l'une des plus importantes.

Gabriel Devianne, dans un ouvrage qu’il consacre à Camon (1), puisant dans les travaux de Jacques Lejosne, nous en rappelle quelques-unes parmi les plus importantes :

« L'an 1002, du 1er juin au 1er août, les orages furent si terribles et si fréquents que la Somme sortie  de son lit faisait de grands ravages dans une partie de la ville et des environs.

En 1408, hiver rigoureux : le dégel fut accompagné du débordement des rivières.

Le jour de Noël 1534, grande inondation mentionnée dans l'un des "registres aux comptes" de la ville d'Amiens.

En 1615, d'après Machard, les eaux de la Somme débordèrent avec tant de violence qu'il n'était plus possible d'aller dans certaines rues sans l'aide de bateaux. L'eau monta dessus les bords du canal du quay, jusqu'à la porte d'une brasserie ayant pour enseigne "la Rouge Maison"

1635* : grande inondation produite par la fonte des neiges du 13 au 21 février. Les ponts de Boves, de Longueau et de Hem furent emportés."

(*) G. Devianne nous rappelle que le souvenir de cet évènement est inscrit dans la pierre de l’église de Camon. Ainsi pouvons-nous lire au-dessus du portail : « EN LAN (1635) la rivier DE SOMME a déborde le XIII jovr de Freviez NOEL Figet dont el fit vn gran déga » (1)

« 1858 : 22 février, la Somme monta de 9 pieds, de 4 heures du soir à minuit... la baisse n'est sensible que le 2 mars. Elle avait emporté 600 maisons, noyé 20 000 personnes et causé une perte évalué à 120.000 livres.

1890-91 : le froid avait été précoce. Mais le dégel se produit rapidement : l'eau ne pouvant s'infiltrer dans un sous-sol gelé, ruisselle partout, gagne les dépressions de terrain, forme dans le fond des vallées sèches de véritables torrents »

Le XXème siècle n’échappa pas également à une suite d’inondations, à commencer par celle de 1910 - pour lesquelles nous disposons de plusieurs témoignages – et celles qui suivirent, cinq entre 1910 et 1937 (comme le rapportait Emile-Auguste Ponthieu, directeur du syndicat des hortillonnages décédé en 1948).

Dix ans après, la presse régionale consacrait encore une édition spéciale à cet événement qui marqua la population du département et des hortillons en particulier (Courrier Picard en date du 12 avril 2011) : Site Web : http://www.ameva.org/sites/default/files/mediatheques/Communication/Revue%20de%20presse/Courrier%20Picard_Cahier%20sp%C3%A9cial%20inondations%2012-04-11.pdf

DOCUMENTS :

Séquence vidéo du 9 avril 2001 sur "Les hortillonnages inondés" archivée à l'INA (Production FR3)

Site Web : http://www.ina.fr/video/AM00001256548

(1) Le souvenir de cet évènement est inscrit dans la pierre de l’église de Camon. Ainsi pouvons-nous lire au-dessus du portail de l’église : « en Lan 1635 la rivier de SOMME a deborde le XIII jovr de Freviez (NOEL Figet dont el fit vn gran déga) »*

______________________________________________________________________________________

(*) La dernière partie de cette transcription proposée par G. Devianne tirée vraisemblablement d’anciens textes semble erronée au vu de l’inscription dont nous reproduisons ci-dessus le cliché…

L’iris des marais (Iris pseudacorus L.) est cette plante vivace herbacée au feuillage persistant d’un vert franc qui fleurit à la fin du printemps dans les zones humides ensoleillées ou mi-ombragées.  Ses longues feuilles rigides (un mètre voire plus) et pointues en forme de glaive sont facilement reconnaissables. Dès le mois de mai, ses fleurs, inodores, d’un jaune vif apporte les premières touches colorées parmi les herbes, laîches et carex, qui coloniseront le bord de la Somme, le long du chemin de halage ou du contre-fossé, les étangs ou encore certaines berges des aires.

Cette fleur aurait inspiré le blason des rois de France, la « fleur de Louis » portée par le roi Louis VII de France et non pas une fleur de lys comme son nom pourrait le laisser à penser. Désormais, cette ornera, sous sa forme stylisée bien connue. blasons et décors royaux et étatiques.