COORDONNEES:: Adresse de l'association : 54, Boulevard Beauvillé 80000 AMIENS - Tél.: 03 22 92 12 18
Contact: contact@leshortillonnages.fr - Lien direct: Site web: www.leshortillonnages-amiens.com *
Fin 2024, début 2025, l'association a engagé d'importants travaux de rénovation afin de pouvoir accueillir le public dans les meilleures conditions...
Nous inaugurons une nouvelle rubrique en proposant une galerie de portraits de personnalités qui se sont impliqués pleinement dans la promotion et la sauvegarde de nos hortillonnages.
Débuter cette rubrique par le portrait de Nisso Pelossof, personnalité emblématique de nos Hortillonnages, nous est apparu comme une évidence..
Voir notre page: Hommage à Nisso *
Présentation de l'association
A moins de 500 mètres à vol de colvert de la cathédrale d’Amiens, les hortillonnages comptent aujourd’hui incontestablement parmi les sites touristiques les plus visités de l’ancienne capitale régionale, le second après la cathédrale. Il suffit, pour s’en rendre compte, de passer, dès que les beaux jours réapparaissent, devant la Maison des hortillonnages, boulevard Beauvillé, face au parc Saint-Pierre, non loin de la gare.
De nombreux visiteurs attendent d’embarquer à bord de ces barques, belles et singulières, qui rappellent la « barque à cornet » de nos hortillons (anciens maraîchers) pour une découverte des lieux qui ne les laisseront guère indifférents.
Le circuit proposé d’une longueur volontairement limitée à trois kilomètres (et d’une durée d’environ 45 minutes) part de l’embarcadère situé derrière et en bas de la Maison de l’association et traverse la partie occidentale des hortillonnages, offrant aux visiteurs une grande diversité d’unités paysagères et un aperçu de l’occupation des terres qui ne peut refléter, qu’exceptionnellement, la situation originelle du site.
Qui n’a pas eu l’occasion de parcourir, l’été venu et si possible à l’aube d’une journée ensoleillée, les hortillonnages à bord de ces longues barques … ne peut mesurer le charme de ce lieu.
300 hectares de terre et d’eau...
Engagé dans ce labyrinthe aquatique composé de près de 67 km de petits canaux étroits et peu profonds - les rieux - encadrés par des berges fleuries composant là un décor floral aux mille couleurs surlignant des parcelles de terre d’un noir franc ; glissant au fil de l’eau, appréciant la propulsion électrique des barques dont le silence ne peut être rompu que par le bruit du vent, le chant des oiseaux, le coassement des batraciens (lors de la saison des amours !) ; accompagné le plus souvent par un couple de cygnes, majestueux, princiers, protégeant leurs progénitures ou par une famille de canards sauvages plus bavards et moins farouches, épié par une poule d’eau plus craintive à moins que ce ne soit une foulque ou encore un grèbe huppé, un remarquable plongeur !… le visiteur part, aux portes de l’ancienne capitale régionale, à la découverte de ce milieu qu’il pense naturel…
Voilà pour l’image d’Epinal, une image offerte à plus de 130 000 visiteurs qui, chaque année, se retrouvent à la Maison des Hortillonnages … Une image qu’il nous faut sinon corriger, tout au moins compléter. Car, connaît-on vraiment le site des hortillonnages ?
Ce site est en effet encore trop souvent présenté comme un site naturel. Certes, les Amiénois disposent là d’un vaste espace vert où il fait bon se retrouver, à l’abri des bruits et des encombrements de la cité, bénéficiant l’été de la fraîcheur des marais, mais combien d’entre eux savent que ce site est dû au labeur des hommes … ceux qui, depuis plusieurs siècles, ont véritablement façonné ce paysage, trouvant là, au prix de sérieux efforts, des terrains propices à la culture maraîchère.
A l’origine, l’homme extrait très tôt la tourbe pour satisfaire entre autres aux besoins du chauffage et pour amender ses terres. Puis, il investit ces marais pour les transformer en terres fertiles dont les cultures maraîchères complètent la richesse économique de la ville.
Aux portes d’Amiens se sont développés les hortillonnages, nom exclusif attribué tardivement à cette partie de la vallée de la Somme et de l’Avre, où les maraîchers (les hortillons) ont, très tôt, tirer parti de conditions particulièrement favorables en transformant des marais en terres cultivables et particulièrement fertiles (à condition d’être amendées), propices au développement des cultures maraîchères.
L’histoire de ce site est véritablement inscrite dans ce paysage façonné par des générations de tourbiers puis de maraîchers…
Les hortillons dont la présence est attestée par les archives dès le moyen-âge, ont investi ce milieu marécageux, tourbeux, en développant progressivement un plan d’aménagement des plus judicieux, adapté aux moyens et au mode d’exploitation de l’époque : de longues et très étroites parcelles drainées par un réseau de petits canaux (nos rieux) greffés sur le cours de l’Avre puis de la Somme, uniquement accessibles en barque.
L’Association pour la Protection et la Sauvegarde du Site et de l’Environnement des Hortillonnages (APSSEH)
L’association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des hortillonnages (APSSEH), dont le siège social est localisé à la Maison des hortillonnages a été déclarée le 6 août 1975, agréée (lois de 1901) par arrêté préfectoral du 23 février 1979, puis reconnue d’utilité publique le 28 février 1991.
L’association a obtenu en 1985 le prix « Nature et Patrimoine ».
Assurer la promotion du site…
Cette association assure la promotion du site en proposant des promenades en bateaux (rappelant les barques à cornet si caractéristiques) équipés de moteurs électriques, silencieux, écartant toute pollution et limitant les remous qui fragilisent les berges, dans le respect des lieux.
Mais également sa sauvegarde…
Son circuit de découverte est volontairement limité à une boucle de 3 km dans le secteur occidental des hortillonnages.
En prélevant une taxe forfaitaire sur chaque visite, l’association contribue à alimenter un fonds destiné à assurer chaque année les travaux indispensables nécessités pour l’entretien des rieux (curage et faucardement) pris en charge par l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages.
Plus d'infos : Voir notre page :
L’association dispose par ailleurs d’une équipe technique dotée d’un équipement spécialement adapté pour restaurer et consolider les berges des particuliers selon une technique largement éprouvée.
Gardienne des traditions….
Chaque année, un dimanche vers la mi-juin, les maraîchers descendent la Somme, dans leurs longues barques lourdement chargées de bons légumes, de fruits et de fleurs, amenant leurs productions fraîchement cueillis jusqu’au quai du Port d’amont, comme faisaient leurs aïeux à la fin du XIXème siècle, place Parmentier, où se tient toujours chaque samedi matin, un petit marché qui conserva le nom de « marché sur l’eau »…
BB
Fête du marché sur l'eau (juin 2014).
Pour info : Considéré comme « monument naturel à caractère pittoresque » tel que le définit la loi de 1930, les hortillonnages bénéficient d’une mesure de protection juridique, au titre des « sites inscrits » (arrêté en date du 4 avril 1972). L’étang Saint-Pierre, la place du Don, le marché sur l’eau et ses abords avaient été inscrits à l’inventaire des sites dès le 18 septembre 1947.
Le site bénéficie également, depuis 1991, du label « Paysages de reconquête ». Ce label récompense les sites remarquables non seulement par leur spécificité paysagère, mais aussi par les activités économiques qui les soutiennent. Il est également concerné par la Loi Paysage de 1993.
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Depuis 2017, les Marais et tourbières des vallées de la Somme et de l’Avre et par conséquent nos hortillonnages bénéficient de la labellisation au titre de la Convention internationale de Ramsar qui garantit la protection des zones humides.
PLUS D'INFOS : Voir notre page :
BB
Une partie de l'équipe composant le nouveau conseil d'administration
De gauche à droite sur le cliché :
Gabrielle Williame-Meurisse, Vice-Présidente
Florent Prudhomme, Directeur
Jean-Michel Duchemin, Président
à réactualiser
Assemblée générale 2025
Estelle Thiebault, journaliste, a rendu compte de l'assemblée générale dans notre quotidien régional (Courrier Picard du 3 février 2025) en retenant les principaux sujets abordés au cours de la réunion à savoir l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de la Maison des Hortillonnages (siège de l'association), l'acquisition d'une parcelle (le long du circuit) afin d'y développer des activités pédagogiques, le bilan de la saison 2024 (120 000 visiteurs), l'état d'avancement, en présence de l'avocate, du dossier portant sur le projet immobilier de Camon; un projet (validé le 28 janvier 2025 par le Tribunal administratif) contesté par l'association Denise verte regroupant plusieurs requérants dont l' APSSEH, etc.
L'ordre du jour de l'AG était chargé. La salle Dewailly a fait le plein.
Nous regrettons pour notre part que les dossiers très importants, traités en fin de réunion, comme l'évolution de l'Association Syndicale des Canaux d'hortillonnages et la surfréquentation du site avec les perspectives d'un projet de règlement de police portant sur la navigation dans les hortillonnages, n'aient pu bénéficier de plus de temps et d'une présentation plus précise afin de recueillir les avis des propriétaires présents...
Sur le premier point - l'ASCH qui tiendra son AG le 22 février - nous retenons que le nombre de représentants au sein du Collège "Propriétaires" passerait à 3 membres (au lieu de 2 actuellement). Une proposition que nous avions faite auprès du président d'Amiens-Métropole et Président de l'ASCH en 2022.
Quant à la désignation de suppléants, elle avait été déjà inscrite dans les premiers statuts mais n'avait connu aucune suite...
Sur le second point - le projet de règlement en cours de finalisation par la préfecture de la Somme et dont l'application serait prévue dès cet été - il aurait été intéressant de recueillir l'avis des riverains qui seront confrontés aux nouveaux circuits de promenades en barques proposés par des prestataires privés; la préfecture semblant entériner leur existence mettant en avant la liberté d'entreprendre...
PLUS D'INFOS sur ce sujet: Voir notre page:
Sur le projet immobilier de Camon, nous nous sommes exprimé dès que nous avions été informé par un représentant de l'association "Denise verte" puis nous avions répondu à l'invitation de l'avocate chargée du dossier.
L'implantation d'un tel projet dans cet environnement si particulier, dans un secteur inondable, est bel et bien stupide. Par contre, il est vrai, que nous n'avons pas jugé bon de nous maintenir comme requérant, compte tenu de nos divergences au niveau de l'analyse du projet et des orientations prises pour sa défense.
L'association "Denise verte", très mobilisée, a fait savoir qu'elle allait poursuivre ses activités. L'objectif étant de confirmer l'adhésion de l'opinion publique.
Les requérants, sur les conseils de l'avocate, ont décidé de faire appel auprès de la cour administrative de Douai qui devrait reprendre la totalité du dossier.
PLUS D'INFOS sur ce sujet: Voir notre page: Billet d'humeur *
Pas de fête du marché sur l'eau en 2025. Nous avons eu la confirmation de cet abandon et nous le regrettons vivement. Difficile de croire que la mobilisation du syndicat des maraîchers, du Comité de quartier, de l'association des Médiévales, de l'APSSEH (et la recherche de nouveaux partenaires) ne peut être suscitée pour pérenniser une manifestation qui, chaque année, connaissait un succès auprès du public.
A ce train là, nous risquons de voir la disparition de ce petit "marché sur l'eau", intimement lié à l'histoire de nos hortillonnages ! L'espace libéré sera vite récupéré pour des places de parking, n'en doutons pas !
PLUS D'INFOS sur ce sujet: Voir notre page: Billet d'humer *
BB, 5 février 2025
Assemblée générale du 3 mars 2024
Notre compte-rendu
Le dimanche 3 mars 2024, l’Association pour la Protection et la Sauvegarde du Site et de l’Environnement des Hortillonnages tenait son assemblée générale à Amiens (Salle Dewailly). Cent quatre vingt quatre adhérents (d’après le nombre de votants) avaient répondu à l’invitation.
L’A.G. était précédée d’une assemblée extraordinaire afin d’adopter la révision des statuts et du règlement intérieur (documents transmis antérieurement à l’ensemble des adhérents).
S’il fallait nous limiter à quelques observations, nous commencerions par noter les efforts bien réels entrepris par cette nouvelle gouvernance que ce soit au niveau de la gestion du personnel (bateliers, personnels administratifs...), des équipements (tests de nouveaux moteurs électriques, nouvelle barque...) , de l’accueil du public (avec la réservation en ligne qui limite les longues files d’attente que nous avons connues le long de la Maison des Hortillonnages, siège de l’association), des offres de service en direction des propriétaires de parcelles (restauration des berges selon un procédé qui a fait ses preuves, travaux de curage...)
Bien entendu, nous ne pouvons que saluer les orientations prises par l’association, avec la volonté
- - de conserver son indépendance, à un moment où semblent se concrétiser des projets émanant d’Amiens-Métropole (*).
- - d’engager la réhabilitation de la Maison des Hortillonnages en programmant les travaux indispensables pour la mise aux normes du bâtiment et assurer un meilleur accueil des visiteurs, du personnel et de l’équipe bénévole dirigeante.
Par ailleurs, nous avons été particulièrement sensible aux engagements pris comme la volonté
- - de stabiliser, chaque année, le nombre de visites (autour de 1300), prenant en compte la nécessaire préservation d’un site environnemental que chacun reconnaîtra comme sensible ;
- - d’offrir des tarifs préférentiels aux riverains concernés par le circuit des promenades en barque, une juste compensation (réduction de 30% sur la facturation des travaux, tels que la restauration des berges),
- - de diversifier les services proposés aux propriétaires ou locataires de parcelles (comme le broyage des végétaux...)
- - de développer des actions de sensibilisation en direction des publics. L’association a proposé l’acquisition d’une parcelle, située sur le circuit de la promenade en barque, qui permettrait d’envisager une halte pour des groupes (scolaires par exemple) afin de bénéficier d’activités, de démonstrations (projet adopté à l’unanimité : acquisition d’une parcelle de 3162 m2 pour un coût de 50 000 euros).
La présentation du rapport moral, des rapports d’activité et financier, appuyée par un diaporama clair et précis, ont rendu compte du bilan globalement positif de l’année 2023 (l’association a accueilli :128000 visiteurs, assuré le traitement d’1,4 km de berges et a donné suite à plusieurs interventions sur le terrain...)
En reversant les taxes perçues sur les visiteurs, soit 121 000 euros pour 2023, l’association contribue au fonctionnement de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH) chargée de l’entretien d’une quarantaine de rieux (rappelons au passage que l’association est représentée par son président au Conseil d’administration de ce syndic, au titre d’organisateur de promenades).
La trésorerie permet sans nul doute d’optimiser la réalisation des projets envisagés dès 2024
Le plus important étant le projet de réhabilitation du bâtiment, qui a obtenu le permis de construire ; un dossier maîtrisé
- - notamment grâce au concours d’un architecte qui a rejoint le conseil d’administration (engagement d’études préalables, notamment au nouveau du sol, des fondations avec la prise en compte des risques d’inondations, la consultation des entreprises avec la demande des devis, etc)
- - et la volonté de limiter la dépense avec un plafond de 1,3 million TTC, ce qui paraît raisonnable compte-tenu de la trésorerie et de la nécessité de préserver un fond de roulement...
Les travaux seraient programmés sur deux ans (2024-2025). Ils débuteraient cette année et se poursuivraient durant la saison (en privilégiant les travaux à l’intérieur).
L’ensemble des rapports et propositions ont recueilli un vote à l’unanimité. Les 4 membres du C.A. sortants ont été réélus et 3 nouveaux membres sont venus compléter l’équipe.
En fin de réunion, comme à l’habitude, d’autres points ont été évoqués notamment lors des échanges avec le public ; points sur lesquels nous pourrions éventuellement revenir ultérieurement.
Donc, l’année 2024 se présente comme une année pleine de promesses...
5 mars 2024
B. Bréart
Ancien Président de « SOS Hortillonnages »
(et membre adhérent de l’APSSEH)
(*) Ce projet de « vitrine » annoncé en 2023 par Amiens-Métropole boulevard Beauvillé, en face de la Maison des Hortillonnages, serait dédié à la préservation de l’environnement pour sensibiliser le public à la biodiversité, à la gestion de l’eau... avec le concours des nouvelles technologies (comme l’intelligence artificielle).
Sauf erreur de notre part, en raison du rejet d’une perspective de collaboration avec l’APSSEH, ce projet aurait été revu à la baisse par les concepteurs et sa réalisation reportée en 2027, lors d’un prochain mandat municipal.
Assemblée générale du 5 février 2017
Notre compte rendu (complété par les commentaires de l’auteur (textes en italiques)
L’association pour la protection et la sauvegarde du site et l’environnement des hortillonnages a tenu le dimanche 5 février 2017 sa 42ème assemblée générale - preuve irréfutable de sa longévité – devant une partie de ses nombreux adhérents, réunis pour l’occasion à Amiens, salle Dewailly. La salle était pleine.
● A la tribune, encadrés par les officiels (Mme F. Rodinger et M. P. Desseaux représentant respectivement la maire d’Amiens, puis le président d’Amiens-Métropole), M. Jacques Leullier, président de l’association, la secrétaire et le trésorier se sont succédés pour présenter successivement rapport moral et rapport financier de l’année écoulée ; des rapports approuvés à l’unanimité et qui traduisent la bonne santé financière de l’association (excédent d’un peu plus de 140 000 euros pour 2016) et la rigueur imposée par la gestion de 21 salariés et par la mise en place d’un programme d’activités et de travaux conséquent.
Rappelons que cette association amiénoise, reconnue d’utilité publique et riche de 722 adhérents (fin 2016), est principalement connue pour les promenades en barques (1) qu’elle propose au cours de l’année, d’avril à octobre, à plus de 126 000 visiteurs (2).
Avec son circuit de découverte, volontairement limité - comme le président tient à le rappeler régulièrement - à une boucle de 3 km dans le secteur occidental des hortillonnages, cette association contribue à la promotion de nos hortillonnages, plaçant ce site remarquable au 3ème rang en termes de fréquentation touristique, après notre cathédrale et le parc zoologique.
Le président nous informe du renouvellement de l’ensemble de la signalétique portant sur le repérage des rieux (les 110 panneaux commandés seront prochainement installés) puis évoque un problème récurrent lié à la nature du site, à savoir l’envasement de nos hortillonnages. Le représentant d’Amiens Métropole signale à ce sujet qu’une étude a été engagée avec une recherche de solutions pour une mise en application en janvier 2018.
● Les collectivités (Amiens-Métropole, Département) se partagent la responsabilité de l’entretien de certains cours d’eau (comme le contre-fossé longeant le chemin de halage). L’association se charge exclusivement du curage des fossés privés. Si ce curage des rieux permet le rehaussement de certaines terres en déposant le produit de cette opération (1377 m3) sur les aires qui les accueillent, subsiste le problème de l’excédent des vases extraites pour remédier à l’envasement du site (5600m3 sortis en 2016).
Les rieux publics sont quant à eux pris en compte par la « Commission exécutive », conformément au décret présidentiel en date du 27 novembre 1902, commission qui fut baptisée par la suite « Commission Gout », du nom de son ancien Directeur (3)
Autre opération pour laquelle l’association est fréquemment sollicitée par les propriétaires : la restauration avec le confortement des berges. La demande est forte et la liste d’attente est longue (trop longue pour ne pas manquer d’évoquer - compte tenu de la trésorerie de l’association - la possibilité d’étudier le renforcement de l’équipe de salariés aujourd’hui en place, limitée à 4 ouvriers (plus un chargé de l’entretien des équipements et des barques).
L’équipe technique de l’association, grâce à un équipement spécialement adapté, intervient régulièrement pour restaurer et consolider les berges des particuliers selon une technique particulière largement éprouvée : le « tunage » (réalisation au niveau de la rive d’un « rideau formant écran », formé de planches en pin maintenues par une série de pieux en acacia, ancrées à l’arrière (dans la parcelle) à l’aide d’autres pieux en acacia ; la berge quant à elle est protégée par la pose d’un géotextile (type bidim) et d’un grillage derrière le rideau, l’espace étant ensuite comblé par un rechargement par de la vase extraite des voies d’eau). 1200 mètres de berges ont ainsi pu être consolidées en 2016.
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(1) Une douzaine de barques (plus une en secours) conduites par douze salariés « saisonniers »
(2) 126 826 exactement, un bon résultat malgré une baisse d’environ une dizaine de milliers de visiteurs par rapport à l’année précédente ; un bilan explicable principalement par les mauvaises conditions climatiques. La fréquentation des visiteurs étrangers reste par contre limitée à près de 6,5 %. Des commentaires pour la visite ainsi qu’une signalétique en langue anglaise ne pourraient-ils pas être envisagés ?
(3) Nous comptons revenir prochainement sur ce sujet dans un article de synthèse en préparation sur la gestion du site…
Si cette technique de stabilisation adoptée depuis plusieurs années semble répondre à l’attente des occupants tout en respectant l’environnement (faune et flore) (4), l’association se dit aujourd’hui fortement préoccupée par l’application de la loi sur l’eau : les rieux et fossés devraient être considérés comme tout cours d’eau et seraient soumis à cette réglementation. Cette situation amènerait par exemple les propriétaires (en fonction du métrage de « berges » concerné ?) à solliciter préalablement des autorisations de travaux. Les services d’Amiens-Métropole ont été sollicités pour apporter un éclairage sur ce point.
● Les résultats des votes pour le remplacement du tiers sortant et l’accueil de deux nouveaux membres au sein du conseil d’administration étant annoncés, le classement des heureux participants au concours des berges fleuries étant proclamé, la suite de la réunion a été consacrée aux traditionnels échanges avec le public, les représentants d’association (comme SOS Hortillonnages) et les élus.
Véritable caisse de résonnance, l’association se soumet en effet au régime des questions-réponses des occupants du site afin de recueillir l’avis (et les prises de décisions) des représentants des collectivités présents.
La plupart des interrogations sont récurrentes d’année en année. Ainsi ont été de nouveau évoquées :
- les questions d’entretien des cours d’eau (par exemple du contre-fossé de la Somme),
- les difficultés d’accès à certaines parcelles en raison du barrage de certains rieux (ex. : Malaquis) ou d’aménagements périphériques (comme ceux de la « grand’mère salade » et du port à fumier de Camon),
- l’interdiction de brûler les végétaux à l’intérieur du site avec la recherche de solution (mise à disposition d’un matériel adapté ?),
- la dégradation des berges accentuée par :
o le passage des barques équipées de moteurs thermiques dont la vitesse devrait être limitée (question de bon sens !),
o l’inattention de certains pratiquants du canoé-kayak,
o le développement des rats et autres rongeurs. L’assistance s’interrogeant d’ailleurs sur l’absence ou la raréfaction des campagnes de piégeage (solution pourtant pratiquée par le passé) (5)
- le traitement des barques abandonnées et immergées encombrant certains rieux et fossés (bien que, pour certaines, la recherche des propriétaires s’avère difficile en l’absence d’immatriculation). Un repérage de ces barques naufragées assorti d’un inventaire ne pourrait-il pas être envisagé afin d’entreprendre les procédures nécessaires à leur enlèvement (destruction ou dépôt dans un secteur à rechercher ?)
- les dépôts sauvages d’ordures et des encombrants (réaction assez vive sur ce sujet du maire de Camon)
Cette énumération ne saurait être complète sans parler de la recrudescence des vols et des actes de vandalisme, une situation préoccupante qui n’est certes pas propre au site des hortillonnages, mais dont la portée est accrue ici par l’étendue et la configuration de nos hortillonnages.
Nous avons bien noté les efforts faits par la municipalité de Rivery aidée par celle de Camon - qui ont d’ailleurs invité la municipalité d’Amiens à les rejoindre - et qui a annoncé le chiffre de 13 patrouilles de la police municipale, effectuées d’avril à septembre à l’intérieur du site sans toutefois avoir pu dresser un véritable bilan sur les résultats d’une telle action
Par contre, les maires présents regrettent que les victimes de vols ou de vandalisme ne portent pas systématiquement plainte, ce qui est préjudiciable pour espérer une véritable prise en compte de ces faits par les administrations compétentes et pour en attendre des mesures adaptées…
En général, les victimes s’interrogent sur les suites réservées à plaintes (les équipements et les biens sont rarement assurés). Le dépôt de plainte préalable, aujourd’hui possible par la voie d’internet permettrait éventuellement de changer ce comportement.
(4) Cette technique serait efficace contre l’érosion des rives tout en assurant (apparemment) la préservation de la végétation aquatique et le développement des frayères. Sur le sujet, nous renvoyons à la lecture d’une étude universitaire intéressante réalisée en 2009-2010 par Bertrand Van Laere (un travail universitaire portant sur « la stabilisation écologique des berges dans les hortillonnages, une expérience vertueuse et prometteuse »)
(5) Des campagnes de piégeage étaient en effet engagées systématiquement par le passé. Les dégâts occasionnés sont réellement importants ; d’autant plus que la présence de ragondins dansle site a été relevée…
La réunion s’acheva par deux interventions, celles des élus MM. P. Desseaux puis J. Bignon. Le premier, conscient des difficultés bien réelles rencontrées pour assurer la gestion d’un site aussi complexe, confirma l’intérêt qu’il portait personnellement
- à l’association de sauvegarde, à son investissement dans la promotion et la protection du site
- aux hortillons qui se sont vus remettre une aide exceptionnelle de 20 000 euros en guise de dédommagement suite aux évènements climatiques du début de l’année qui ont largement compromis le résultat de leurs récoltes
- et plus généralement au site des hortillonnages, rappelant au passage la nouvelle Charte des Hortillonnages signée en juin 2013, « véritable outil de valorisation et de cadrage de l’action de chacun des 18 partenaires signataires » (6)
Le sénateur de la Somme J. Bignon quant à lui, heureux et satisfait d’avoir participé pour la première fois à cette assemblée, intéressé par la problématique de l’eau au sein de notre département, nous a fait part des actions pour lesquelles il s’est tout particulièrement investi : le développement des projets portant par exemple sur les vallées de la Somme et de la Bresle… Il est intéressant de noter qu’après avoir investi au niveau de notre plaine maritime (et ce, dès les années 1970 !), l’attention du Département s’est dirigée depuis quelques années, vers l’arrière-pays et notre vallée de Somme, grâce notamment à l’impulsion de son ancien président, Christian Manable (Cf. Le projet pluriannuel intitulé « Grand Projet Vallée de Somme »).
Le sénateur Bignon a ainsi suggéré que le site des hortillonnages présentait les critères retenus pour bénéficier d’une nouvelle protection (un nouveau label) dans le cadre de la protection des zones humides avec l’application de la Convention internationale « Ramsar » (7)
Nos hortillonnages constituent un ensemble de zones humides qui mériterait en effet une attention particulière de la part de nos collectivités. Certaines régions de France – comme par exemple la Franche-Comté, connue pour l’intérêt de ses tourbières - n’ont pas hésité ces dernières années à engager de vastes programmes richement dotés !) d’étude et de protection en faveur des zones en milieu humide en se dotant d’un outil d’alerte sur les enjeux biodiversité et zones humides.
Aussi puissions-nous porter aujourd’hui un autre regard sur nos hortillonnages ?
Le paysage des hortillonnages est singulier. Il présente des caractéristiques qui en font un site unique, un produit de l’histoire locale. Un paysage façonné par des générations de tourbiers puis de maraîchers qui trouvèrent là, aux portes d’Amiens, des conditions favorables à l’extraction du combustible végétal qui chauffa des générations de Picards pour les premiers, à la mise en cultures des marais en terres fertiles pour les seconds.
Avant d’être le haut-lieu touristique que l’on connaît aujourd’hui, il doit être considéré indiscutablement comme un véritable élément du patrimoine culturel régional qu’il convient de protéger (et peut-être de mieux connaître ?)
Bruno BREART, Conservateur en Chef du Patrimoine émérite
- Amiens, le 15 février 2017
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(6) Mais dont la diffusion ne semble pas encore avoir été dirigée vers les occupants du site. Ceux-ci ne sont-ils pas les premiers concernés ?
(7) La convention de Ramsar sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 à Ramsar (en Iran), convention entrée en vigueur en 1975. Cette convention adopte une optique large pour définir les zones humides qui relèvent de sa mission, à savoir marais et marécages, lacs et cours d’eau, prairies humides et tourbières …
La désignation de sites au titre de la Convention de Ramsar constitue un label international qui récompense et valorise les actions de gestion durable des ces zones et encourage ceux qui les mettent en œuvre.
Rappelons qu’actuellement, nos hortillonnages bénéficient d’une protection juridique qui permet de contrôler l’évolution du site et des aménagements. Considéré comme « monument naturel à caractère pittoresque » tel que le définit la loi de 1930, les hortillonnages bénéficient depuis 1972 d’une mesure de protection juridique, au titre des « sites inscrits » et ce, par un arrêté en date du 4 avril 1972. Rappelons au passage que l’étang Saint-Pierre, la place du Don, le marché sur l’eau et ses abords avaient été inscrits à l’inventaire des sites dès le 18 septembre 1947.
Par ailleurs, le milieu aquatique fait l’objet d’une attention particulière grâce aux actions menées par la fédération départementale de la pêche.
Le site bénéficie également, depuis 1991, du label « Paysages de reconquête ». Ce label récompense les sites remarquables non seulement par leur spécificité paysagère, mais aussi par les activités économiques qui les soutiennent.
Galerie d'images (Photos B. Bréart)
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Dernière mise à jour de cette page: 2 avril 2025