L'ECHO DES ASSOCIATIONS


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Assemblées générales

 

Comme au début de chaque année, rendez-vous a été donné aux fidèles adhérents par les responsables des trois associations fortement impliquées dans la promotion, la protection et le sauvetage de nos hortillonnages. Ainsi, récemment, nous avons pu assister successivement aux assemblées générales de l’Association du Musée des Hortillonnages (la plus jeune), l’Association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des hortillonnages (la plus ancienne), puis l’association « S.O.S. Hortillonnages ». Ensemble, elles mobilisent plus de 1200 membres.

 

Cette situation nous a permis d’avoir une vue d’ensemble sur la portée des activités de chacune d’entre elles, de prendre connaissance des différentes attentes des adhérents (pour la plupart, propriétaires de parcelles à l’intérieur su site) et du positionnement de chacune des collectivités concernées.

Ces trois associations partagent, à quelques détails près, la même analyse sur les difficultés de gestion garantissant la sauvegarde d’un site ma foi particulièrement complexe, ne serait-ce que par son étendue (sur quatre communes), sa configuration, le nombre de ses occupants (1500 propriétaires), la variété des intervenants (colectivités et administrations locales et territoriales).

  L’association pour la protection et la sauvegarde su site et de l’environnement des hortillonnages (A.P.S.S.E. H.) est connue pour la promotion touristique du site avec ses offres de promenades en barque à plus de 120 000 visiteurs par an et par les prestations de service assurées auprès de ses adhérents, propriétaires de petites parcelles au coeur du site (réfection des berges).

  L’association « S.O.S. Hortillonnages ». Attentive au respect de la faune et de la flore, à la lutte contre les nuisances… cette association a fait de la protection et de la sauvegarde du site une véritable priorité. Assurant la défense des propriétaires, en éveil sur tout projet d’aménagement et sur la gestion du site (attentive aux perspectives de modification de la règlementation actuelle portant sur son entretien), elle peut être considérée comme un véritable « lanceur d’alerte ».

  La jeune association du Musée des Hortillonnages a été créée pour assurer la promotion du site – en mettant l’accent sur son histoire, sur les hortillons qui ont été pendant plusieurs siècles les garants de la protection du site -  avec la création, sur le terroir communal de Rivery, d’un écomusée avec la présentation d’une exposition permanente entièrement dédiée à la vie et aux activités de nos anciens hortillons…

 

 

Nous prenons l’initiative de publier le compte-rendu de chacune de ces réunions en prenant la liberté d’y ajouter nos propres commentaires. Vous trouverez ci-après celui de l’assemblée générale de l’A.P.S.S.E.H. Les deux autres devraient suivre dans les meilleurs délais.


1.     Compte-rendu de l’assemblée générale du 5 février 2017 de l’Association pour la Protection et la Sauvegarde du Site et de l’Environnement des Hortillonnages complété par les commentaires de l’auteur (textes en italiques)

 

L’association pour la protection et la sauvegarde du site et l’environnement des hortillonnages a tenu le dimanche 5 février 2017 sa 42ème assemblée générale - preuve irréfutable de sa longévité – devant une partie de ses nombreux adhérents, réunis pour l’occasion à Amiens, salle Dewailly. La salle était pleine.

A la tribune, encadrés par les officiels (Mme F. Rodinger et M. P. Desseaux représentant respectivement la maire d’Amiens, puis le président d’Amiens-Métropole), M. Jacques Leullier, président de l’association, la secrétaire et le trésorier se sont succédés pour présenter successivement rapport moral et rapport financier de l’année écoulée ; des rapports approuvés à l’unanimité et qui traduisent la bonne santé financière de l’association (excédent d’un peu plus de 140 000 euros pour 2016) et la rigueur imposée par la gestion de 21 salariés et par la mise en place d’un programme d’activités et de travaux conséquent.

Rappelons que cette association amiénoise, reconnue d’utilité publique et riche de 722 adhérents (fin 2016), est principalement connue pour les promenades en barques (1) qu’elle propose au cours de l’année, d’avril à octobre, à plus de 126 000 visiteurs (2).

Avec son circuit de découverte, volontairement limité - comme le président tient à le rappeler régulièrement - à une boucle de 3 km dans le secteur occidental des hortillonnages, cette association contribue à la promotion de nos hortillonnages, plaçant ce site remarquable au 3ème rang en termes de fréquentation touristique, après notre cathédrale et le parc zoologique.

Le président nous informe du renouvellement de l’ensemble de la signalétique portant sur le repérage des rieux (les 110 panneaux commandés seront prochainement installés) puis évoque un problème récurrent lié à la nature du site, à savoir l’envasement de nos hortillonnages. Le représentant d’Amiens Métropole signale à ce sujet qu’une étude a été engagée avec une recherche de solutions pour une mise en application en janvier 2018.

Les collectivités (Amiens-Métropole, Département) se partagent la responsabilité de l’entretien de certains cours d’eau (comme le contre-fossé longeant le chemin de halage).  L’association se charge exclusivement du curage des fossés privés. Si ce curage des rieux permet le rehaussement de certaines terres en déposant le produit de  cette opération (1377 m3) sur les aires qui les accueillent, subsiste le problème de l’excédent des vases extraites pour remédier à l’envasement du site (5600m3 sortis en 2016).

Les rieux publics sont quant à eux pris en compte par la « Commission exécutive », conformément au décret présidentiel en date du 27 novembre 1902, commission qui fut baptisée par la suite « Commission Gout », du nom de son ancien Directeur (3)

 

Autre opération pour laquelle l’association est fréquemment sollicitée par les propriétaires : la restauration avec le confortement des berges. La demande est forte et la liste d’attente est longue (trop longue pour ne pas manquer d’évoquer - compte tenu de la trésorerie de l’association - la possibilité d’étudier le renforcement de l’équipe de salariés aujourd’hui en place, limitée à 4 ouvriers (plus un chargé de l’entretien des équipements et des barques).

L’équipe technique de l’association, grâce à un équipement spécialement adapté, intervient régulièrement pour restaurer et consolider les berges des particuliers  selon une technique particulière largement éprouvée : le « tunage » (réalisation au niveau de la rive d’un « rideau formant écran »,  formé de planches en pin maintenues par une série de pieux en acacia, ancrées à l’arrière (dans la parcelle) à l’aide d’autres pieux en acacia ; la berge quant à elle est protégée par la pose d’un géotextile (type bidim) et d’un grillage derrière le rideau, l’espace étant ensuite comblé par un rechargement par de la vase extraite des voies d’eau). 1200 mètres de berges ont ainsi pu être consolidées en 2016.

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(1) Une douzaine de barques (plus une en secours) conduites par douze salariés « saisonniers »

(2) 126 826 exactement, un bon résultat malgré une baisse d’environ une dizaine de milliers de visiteurs par rapport à l’année précédente ; un bilan  explicable principalement par les mauvaises conditions climatiques. La fréquentation des visiteurs étrangers reste par contre limitée à près de 6,5 %. Des commentaires pour la visite ainsi qu’une signalétique en langue anglaise ne pourraient-ils pas être envisagés ?

(3) Nous comptons revenir prochainement sur ce sujet dans un article de synthèse en préparation sur la gestion du site…


 

Si cette technique de stabilisation adoptée depuis plusieurs années semble répondre à l’attente des occupants tout en respectant l’environnement (faune et flore) (4), l’association se dit aujourd’hui fortement préoccupée par l’application de la loi sur l’eau : les rieux et fossés devraient être considérés comme tout cours d’eau et seraient soumis à cette réglementation. Cette situation amènerait par exemple les propriétaires (en fonction du métrage de « berges » concerné ?)  à solliciter préalablement des autorisations de travaux. Les services d’Amiens-Métropole ont été sollicités pour apporter un éclairage sur ce point.

Les résultats des votes pour le remplacement du tiers sortant et l’accueil de deux nouveaux membres au sein du conseil d’administration étant annoncés, le classement des heureux participants au concours des berges fleuries étant proclamé, la suite de la réunion a été consacrée aux traditionnels échanges avec le public, les représentants d’association (comme SOS Hortillonnages) et les élus.  

Véritable caisse de résonnance, l’association se soumet en effet au régime des questions-réponses des occupants du site afin de recueillir l’avis (et les prises de décisions) des représentants des collectivités présents.

La plupart des interrogations sont récurrentes d’année en année. Ainsi ont été de nouveau évoquées :

-       les questions d’entretien des cours d’eau (par exemple du contre-fossé de la Somme),

-       les difficultés d’accès à certaines parcelles en raison du barrage de certains rieux (ex. : Malaquis) ou d’aménagements périphériques (comme ceux de la  « grand’mère salade » et du port à fumier de Camon),

-       l’interdiction de brûler les végétaux à l’intérieur du site avec la recherche de solution (mise à disposition d’un matériel adapté ?),

-       la dégradation des berges accentuée par :

o    le passage des barques équipées de moteurs thermiques dont la vitesse devrait être limitée (question de bon sens !),

o    l’inattention de certains pratiquants du canoé-kayak,

o    le développement des rats et autres rongeurs. L’assistance s’interrogeant d’ailleurs sur l’absence ou la raréfaction  des campagnes de piégeage (solution pourtant pratiquée par le passé) (5)

-       le traitement des barques abandonnées et immergées encombrant certains rieux et fossés (bien que, pour certaines, la recherche des propriétaires s’avère difficile en l’absence d’immatriculation). Un repérage de ces barques naufragées assorti d’un inventaire ne pourrait-il pas être envisagé afin d’entreprendre les procédures nécessaires à leur enlèvement (destruction ou dépôt dans un secteur à rechercher ?)

-       les dépôts sauvages d’ordures et des encombrants (réaction assez vive sur ce sujet du maire de Camon)

Cette énumération ne saurait être complète sans parler de la recrudescence des vols et des actes de vandalisme, une situation préoccupante qui n’est certes pas propre au site des hortillonnages, mais dont la portée est accrue ici par l’étendue et la configuration de nos hortillonnages.

Nous avons bien noté les efforts faits par la municipalité de Rivery aidée par celle de Camon - qui ont d’ailleurs invité la municipalité d’Amiens à les rejoindre - et qui a annoncé le chiffre de 13 patrouilles de la police municipale, effectuées d’avril à septembre à l’intérieur du site sans toutefois avoir pu dresser un véritable bilan sur les résultats d’une telle action

Par contre, les maires présents regrettent que les victimes de vols ou de vandalisme ne portent pas systématiquement plainte, ce qui est préjudiciable pour espérer une véritable prise en compte de ces faits par les administrations compétentes et pour en attendre des mesures adaptées…

En général, les victimes s’interrogent sur les suites réservées à plaintes (les équipements et les biens sont rarement assurés). Le dépôt de plainte préalable, aujourd’hui possible par la voie d’internet permettrait éventuellement de changer ce comportement.

 

 

(4) Cette technique serait efficace contre l’érosion des rives tout en assurant (apparemment) la préservation de la végétation aquatique et le développement des frayères. Sur le sujet, nous renvoyons à la lecture d’une étude universitaire intéressante réalisée en 2009-2010 par Bertrand Van Laere (un travail universitaire portant sur « la stabilisation écologique des berges dans les hortillonnages, une expérience vertueuse et prometteuse »)

(5) Des campagnes de piégeage étaient en effet engagées systématiquement par le passé. Les dégâts occasionnés sont réellement importants ; d’autant plus que la présence de ragondins dansle site a été relevée…


 

La réunion s’acheva par deux interventions, celles des élus MM. P. Desseaux puis J. Bignon. Le premier, conscient des difficultés bien réelles rencontrées pour assurer la gestion d’un site aussi complexe, confirma l’intérêt qu’il portait personnellement

-       à l’association de sauvegarde, à son investissement dans la promotion et la protection du site

-       aux hortillons qui se sont vus remettre une aide exceptionnelle de 20 000 euros en guise de dédommagement suite aux évènements climatiques du début de l’année qui ont largement compromis le résultat de leurs récoltes

-       et plus généralement au site des hortillonnages, rappelant au passage la nouvelle Charte des Hortillonnages signée en juin 2013, « véritable outil de valorisation et de cadrage de l’action de chacun des 18 partenaires signataires » (6)

 

Le sénateur de la Somme J. Bignon quant à lui, heureux et satisfait d’avoir participé pour la première fois à cette assemblée, intéressé par la problématique de l’eau au sein de notre département, nous a fait part des actions pour lesquelles il s’est tout particulièrement investi : le développement des projets portant par exemple sur  les vallées de la Somme et de la Bresle… Il est intéressant de noter qu’après avoir investi au niveau de notre plaine maritime (et ce, dès les années 1970 !), l’attention du Département s’est dirigée depuis quelques années, vers l’arrière-pays et notre vallée de Somme, grâce notamment à l’impulsion de son ancien président, Christian Manable (Cf. Le projet pluriannuel  intitulé « Grand Projet Vallée de Somme »).

 

Le sénateur Bignon a ainsi suggéré que le site des hortillonnages présentait les critères retenus pour bénéficier d’une nouvelle protection (un nouveau label) dans le cadre de la protection des zones humides avec l’application de la Convention internationale « Ramsar » (7)

 

Nos hortillonnages constituent un ensemble de zones humides qui mériterait en effet une attention particulière de la part de nos collectivités. Certaines régions de France – comme par exemple la Franche-Comté, connue pour l’intérêt de ses tourbières - n’ont pas hésité ces dernières années à engager de vastes programmes richement dotés !) d’étude et de protection en faveur des zones en milieu humide en se dotant d’un outil d’alerte sur les enjeux biodiversité et zones humides.

 

Aussi puissions-nous porter aujourd’hui un autre regard sur nos hortillonnages ?

Le paysage des hortillonnages est singulier. Il présente des caractéristiques qui en font un site unique, un produit de l’histoire locale. Un paysage façonné par des générations de tourbiers puis de maraîchers qui trouvèrent là, aux portes d’Amiens, des conditions favorables à l’extraction du combustible végétal qui chauffa des générations de Picards pour les premiers, à la mise en cultures des marais en terres fertiles pour les seconds.

Avant d’être le haut-lieu touristique que l’on connaît aujourd’hui, il doit être considéré indiscutablement comme un véritable élément du patrimoine culturel régional qu’il convient de protéger (et peut-être de mieux connaître ?)

 

 

Bruno BREART, Conservateur en Chef du Patrimoine émérite

 - Amiens, le 15 février 2017

 

 

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(6) Mais dont la diffusion ne semble pas encore avoir été dirigée vers les occupants du site. Ceux-ci ne sont-ils pas les premiers concernés ?

 

(7) La convention de Ramsar sur les zones humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 à Ramsar (en Iran), convention entrée en vigueur en 1975. Cette convention adopte une optique large pour définir les zones humides qui relèvent de sa mission, à savoir marais et marécages, lacs et cours d’eau, prairies humides et tourbières …

La désignation de sites au titre de la Convention de Ramsar constitue un label international qui récompense et valorise les actions de gestion durable des ces zones et encourage ceux qui les mettent en œuvre.

Rappelons qu’actuellement, nos hortillonnages bénéficient d’une protection juridique qui permet de contrôler l’évolution du site et des aménagements. Considéré comme « monument naturel à caractère pittoresque » tel que le définit la loi de 1930, les hortillonnages bénéficient depuis 1972 d’une mesure de protection juridique, au titre des « sites inscrits » et ce, par un arrêté en date du 4 avril 1972. Rappelons au passage que l’étang Saint-Pierre, la place du Don, le marché sur l’eau et ses abords avaient été inscrits à l’inventaire des sites dès le 18 septembre 1947.

Par ailleurs, le milieu aquatique fait l’objet d’une attention particulière grâce aux actions menées par la fédération départementale de la pêche.

 

Le site bénéficie également, depuis 1991, du label « Paysages de reconquête ». Ce label récompense les sites remarquables non seulement par leur spécificité paysagère, mais aussi par les activités économiques qui les soutiennent. 


1.     Compte-rendu de l’assemblée générale du 12 février 2017 de l’Association « S.O.S. Hortillonnages complété avec nos propres commentaires (textes en caractères italiques)

 

Cette association présidée par M. Jacques Thellier, a réuni ses membres, salle Carpentier mise à disposition par M. Bocquillon, maire de Rivery.

Compte–tenu de l’actualité et des vives inquiétudes soulevées par les importantes modifications attendues portant sur la prise en compte des opérations de curage et de faucardement pour l’entretien du site, le président a souhaité réserver le temps de cette réunion au traitement de ce sujet. Tous les propriétaires de parcelles à l’intérieur du site sont concernés par la nouvelle réglementation qui serait actuellement en cours d’élaboration. Une solution devrait être trouvée en effet avant le 1er janvier 2018, date de son application.

L’association, pleinement mobilisée, a été invitée avec l’ensemble des signataires de la Charte des Hortillonnages, le 2 février 2017, par Amiens-Métropole ; une réunion au cours de laquelle P. Desseaux, vice-président, a pu leur présenter la situation. Le souci, apparemment partagé par l’association et le vice-président d’Amiens-Métropole, étant de ne pas faire supporter à l’ensemble des propriétaires privés, le poids financier de l’entretien du site.

On lira avec intérêt la dernière parution du bulletin diffusé par cette association (Le CANARD n° 7 de février 2017). On y trouvera le résumé de la présentation faite lors de cette assemblée générale (ce qui nous évite d’en reprendre le contenu intégralement ici).

 

Un point d’histoire :  

Précisons ici, que le président de S.O.S. Hortillonnages ne pouvait qu’être l’un des meilleurs interlocuteurs pour échanger avec les instances présentes, dans la mesure où il a assuré, BENEVOLEMENT, et ce pendant plus de 20 ans, le secrétariat de la Commission alors chargée du curage des cours d’eau. Ajoutons que cette Commission, plus connue sous le nom de « Association Gout » du nom de son ancien directeur, n’est autre que la « Commission exécutive » mise en place par le Préfet en application du Décret du Président de la République en date du 27 novembre 1902 et portant sur « l’exécution les travaux de curage, d’approfondissement … et régularisation des canaux d’hortillonnages, en amont d’Amiens, des dérivations, bras de décharge et fossés d’assainissement, ouverts dans un intérêt général qui dépendent de ces canaux dans les communes de Longueau, Camon, Rivery et Amiens ».

Ajoutons que cette Commission exécutive était composée de 9 membres (essentiellement des propriétaires) dont un Directeur, un Directeur adjoint et un secrétaire désignés selon les modalités détaillées dans le décret.

Dans un article à venir, nous reviendrons, dans le détail,  sur l’historique des pratiques depuis l’application de ce décret. Nous nous contenterons ici de rappeler que jusqu’à ce jour, et ce depuis 2000, le curage et le faucardement des rieux des hortillonnages était assuré par les services d’Amiens-Métropole ; une convention ayant été passée entre cette collectivité et la « Commission Gout ». Trois salariés, disposant d’un équipement spécifique adapté à de tels travaux,  étaient voués à cette tâche.

 

Des inquiétudes légitimes :

L’application d’une nouvelle réglementation découlant de l’application de la Loi sur l’eau et tout particulièrement de la « gestion des milieux humides et prévention des inondations » (GEMAPI), entraineraient de fait de profondes modifications par rapport à la situation que nous avons connue jusqu’ici.

Parmi celles-ci, retenons principalement

-       la refonte de la « Commission » avec un changement de sa gouvernance. La composition annoncée pour le nouveau Bureau serait la suivante : 5 représentants des communes, 2 représentants des organismes dédiés au développement du tourisme et 2 représentants des propriétaires.

-       la recherche d’un financement pérenne qui aurait pour base une contribution des organismes impliquées dans le développement du tourisme.

 

Une mobilisation générale des associations représentant la majorité des propriétaires de parcelles dans le site… :

Bien qu’Amiens-Métropole semble s’être engagée à soutenir une gestion raisonnée (et raisonnable !) du site, rappelant son intérêt pour nos hortillonnages, il semblerait, qu’aujourd’hui, les solutions envisagées ne recueillent pas le consensus de l’ensemble des interlocuteurs. Nous ne devrions pas échapper à un véritable débat à brève échéance.

 

 

Préalablement à ce débat,

-       Nous devrions revenir sur la caractérisation des différents cours d’eau composant nos hortillonnages (le fleuve, le contre-fossé, les rieux publics, les fossés) et leur statut actuel

-       Prendre en compte le fait que les principales raisons de l’envasement de nos hortillonnages sont principalement dûs aux alluvions provenant en amont du site. Il nous semble difficile de faire supporter le coût des travaux aux seuls intervenants dans le site…

-       Définir les responsabilités des collectivités locales, territoriales, sans omettre celles de l’Etat !

-       Analyser sereinement les priorités en termes de curage. Tous les cours d’eau méritent-ils le même traitement ? Le cas de l’étang de Clermont semble être posé ?

Peut-être pourrions-nous également saisir cette occasion pour revenir sur la proposition faite par le sénateur J. Bignon (que nous avons détaillée ci-dessus dans notre  premier compte-rendu, à savoir la prise en compte de nos hortillonnages dans le cadre de la Convention Ramsar et concernant la protection des milieux humides en n’omettant pas les possibilités de financements (comme ont pu en profiter d’autres régions de France !).

La refonte envisagée entraînant prochainement la mise en place d’une Assemblée constitutive, l’association « S.O.S. Hortillonnages » prévoit de saisir l’ensemble des 1500 propriétaires.

 

Puissions-nous espérer que nos trois associations chercheront, aux côtés des autres partenaires (comme le syndicat des hortillons et maraîchers des hortillonnages, l’Association des Hortillons, les associations de pêcheurs et de chasseurs… également signataires de la Charte), trouver le meilleur compromis possible pour maintenir l’intégralité de ce site historique sans céder à la puissante pression que sous-tend le développement du tourisme…

 

Bruno BREART, Conservateur en Chef du Patrimoine émérite

 - Amiens, le 15 février 2017

 

 


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