RESPECTER

le site en veillant à la préservation de son environnement (et à la quiétude des lieux !)

les propriétaires fonciers (et leurs locataires), seuls garants de la conservation des paysages 

les touristes, en leur offrant des prestations de qualité

 

REGLEMENTER

en augmentant les dispositifs réglementaires

en développant des campagnes de sensibilisation auprès des publics et usagers

en encadrant le développement des circuits de visite en barque

 

 

Durant près de huit siècles (peut-être plus ?), des générations d'hortillons) ont aménagé, étendu, entretenu cet espace  si particulier afin d'y développer des activités maraîchères .

Aujourd’hui, le site des hortillonnages est devenu le lieu d’usages multiples (économiques, sociaux et culturels) qui n’est pas sans provoquer des tensions voire des conflits entre usagers. Les hortillonnages comme de nombreux sites touristiques sont victimes de leur succès.

Aujourd’hui, la « surfréquentation » du site est très certainement, sans être la seule, l’une de nos principales préoccupations. Ces dernières années, nous avons vu en effet se multiplier les offres de promenades en barque à l’intérieur du site, tant par des prestataires associatifs que par des prestataires privés.

Cette pratique lucrative se développe en l’absence de toute réglementation et sans le moindre cadrage, sans le moindre agrément et, qui plus est, sans la moindre concertation et l’assentiment des principaux concernés, à savoir les propriétaires des parcelles (majoritaires dans le site) qui en subissent, chaque année durant 7 à 8 mois, les nuisances !

Faut-il rappeler ici que nos hortillonnages constituent un espace majoritairement privé 

 

La libre circulation à l’intérieur du site a permis, de fait, le développement anarchique énoncé plus haut.

Si on ne peut nier que la promotion touristique du site a été la principale motivation d’une association telle que celle qui intervient à la Maison des hortillonnages depuis 1975, soutenue d’ailleurs par les collectivités locales, on peut s’interroger sur la motivation des autres prestataires, notamment privés.


Vers un projet de règlementation portant sur la circulation sur les canaux d'hortillonnages...


Historique

20 janvier 2025. 4ème réunion programmée en préfecture

Réunion de travail. Récolement des observations portées sur la première version  du projet de règlement de police...

15 janvier 2025. En vue de la réunion du 20 janvier en préfecture

en cours de rédaction

10 janvier 2025. Diffusion (restreinte) par la préfecture d'une 1ère version du projet de règlement de police (document de travail)

Les personnes présentes à la réunion du 20 décembre sont invitées à faire part de leurs premières observations...

09 janvier 2025. Réunion de travail à l'initiative de l'association de protection et de sauvetage...

Ont été réunis des représentants des 3 associations (APSSEH, SOS Hortillonnages" et "Arts et Jardins"). Elle a donné lieu à un compte-rendu ...

20 décembre 2024. 3ème réunion tenue en préfecture...

Faisant suite à deux précédentes réunions (6 janvier 2022, 25 mai 2023) qui n’avaient pu connaître de suites (changement de préfet), une nouvelle réunion s’est tenue le vendredi 20 décembre 2024 en préfecture, suite à l’initiative de Monsieur le préfet de la Somme, après avoir été sollicité par le président de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH).

23 novembre 2024. Nouvelle intervention de "SOS Hortillonnages"

Note transmise portant sur la reprise du projet de règlement de police portant sur la circulation sur les canaux d'hortillonnages (1)

Faisant suite à deux précédentes réunions (6 janvier 2022, 25 mai 2023) qui n’avaient pu connaître de suites (changement de préfet), une nouvelle réunion s’est tenue le vendredi 20 décembre 2024 en préfecture, suite à l’initiative de Monsieur le préfet de la Somme, après avoir été sollicité par le président de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH).

Puissions-nous rappeler l’intérêt porté au site des hortillonnages et à la notoriété des hortillons au fil des siècles (2) et l’implication directe de l’Etat dès la fin du XVIIIème dans la gestion de ce site (Cf. nos annexes au présent rapport).

L’objet de la réunion, à savoir « réglementer la circulation sur les canaux d’hortillonnages » a conduit l’ensemble des personnes invitées à évoquer le développement des offres de promenades en barque et la surfréquentation du site et ses principales conséquences…

 

Pour mémoire :

Il y a plus de 40 ans, les services de l’Etat se sont mobilisés, de façon conséquente et aux côtés du Syndicat intercommunal pour l’aménagement et la sauvegarde des hortillonnages (SIASH), qui n’hésitait pas à introduire dans les premières lignes de son rapport : « En 1972, de lourdes menaces ont pesé sur les hortillonnages (projet de transformation de ce site en Lunapark, projets d’axes routiers devant le traverser)… »

A la même époque, un journaliste bien connu des Amiénois – Michel Curie, également auteur – titrait un de ses articles paru dans notre quotidien régional : « Comment sauver les hortillonnages d’Amiens ? », évoquant déjà la nécessaire limitation du nombre de visiteurs et les problèmes d’entretien du site !

Jadis, nos « hortillonnages » était alors un espace essentiellement productif fréquenté essentiellement par une communauté, celle des hortillons, qui sut aménager, développer, entretenir ce lieu et maintenir une activité maraîchère durant cinq siècles (peut-être plus ?).

Aujourd’hui, le contexte a bien changé, le site des hortillonnages est devenu le lieu d’usages multiples (économiques, sociaux et culturels) qui n’est pas sans provoquer des tensions voire des conflits entre « propriétaires fonciers » et les nouveaux usagers utilisant notamment les canaux à des fins commerciales.

Aujourd’hui, le site est occupé par quelques maraîchers - dignes héritiers de nos hortillons - puis, principalement, par les propriétaires (que nous désignerons "particuliers") et/ou leurs locataires (majoritaires dans le site, près de 1300) dont on ne peut ignorer l’implication dans la gestion des hortillonnages. Par leur présence sur le terrain une bonne partie de l’année, ils assurent en effet l’entretien de leurs parcelles. Sans eux, la nature reprendrait très vite le dessus. A ce titre, ils peuvent être considérés comme les premiers conservateurs de ce patrimoine historique et environnemental sensible et vulnérable.

Suite au développement urbain vers l’est, des résidents permanents occupent les habitats situés par exemple le long d’une partie du chemin de halage (après le pont Beauvillé où ils accèdent à leurs terrains grâce à une passerelle ou un pont mobile qui enjambe le contre-fossé), un secteur où ils ne sont guère épargnés par les nuisances dues à la surfréquentation du site en haute saison. L’habitat permanent s’est également développé sur le pourtour des hortillonnages (ex. quartier de la Neuville, rue de Verdun et rue Voyelle, autour de l’étang de Rivery, etc.).

Le site est fréquenté occasionnellement, par :

-           les pêcheurs, les chasseurs (chasse à la hutte),

-           les promeneurs solitaires à bord d’embarcations ou équipements individuels : barques, canoés, adeptes du paddle, etc

-           les locataires de gîtes

-           auxquels il faut ajouter les indésirables (à l’origine de vols et d’actes de vandalisme).

 

Puis, de manière saisonnière (le plus souvent d’avril à octobre), par les "organisateurs d’activités".

Les promenades en barques – avec guide - ont longtemps été proposées de manière exclusive par l’ Association pour la protection et la sauvegarde du site et de l’environnement des hortillonnages (APSSEH) qui a pu ainsi dès 1975, assurer la promotion de nos Hortillonnages et proposer ses services aux propriétaires comme la protection des berges dites « naturelles », contribuant ainsi à la préservation du site. 

Ajoutons l’existence d’une association sportive telle que le club nautique de Rivery implantée de longue date en marge du site (à Rivery), puis la mise à disposition de barques avec l'apparition de nouveaux circuits : comme celui proposé depuis la création du Musée des Hortillonnages (Rivery) ou encore, celui du Festival « Art et Jardins ».

Sont venus s’ajouter ces dernières années des initiatives individuelles de personnes privées qui se sont vite improvisés « organisateurs » de promenades « touristiques » en mettant à disposition des embarcations sans guide ni accompagnateur (3). Ceux-ci ont des statuts divers (commerçants, auto-entrepreneurs, et même quelques particuliers souhaitant bénéficier de la manne financière offerte par les visites en barques).

… / …

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(1)       Une première note a été transmise à la personne désignée par la préfecture pour se charger du dossier, en vue de la réunion programmée à la préfecture de la Somme le 20 décembre 2024. Nous l’avons revue et complétée pour alimenter les réflexions engagées en amont de la rédaction de la future réglementation.

(2)       Pour plus d’informations, on pourra se reporter à l’article de Bruno Bréart « Les hortillonnages et l’Académie. Contribution de nos académiciens à la notoriété du site », in Mémoires de l’Académie des Sciences, de Lettres et des Arts d’Amiens, vol. 2022-2023, pp. 355-379.

(3)       La présence d’un guide ou d’un accompagnateur serait à privilégier et éviterait, comme on nous l’a souvent rapporté, que les barques ne s’aventurent en dehors des circuits proposés !


Nous rappellerons que l'association "QOS Hortillonnages" (dont nous avons assuré la présidence durant 3 ans, de 2022 à fin 2024) a contribué ces dernières années à ce que l’on reconnaisse les hortillonnages comme un espace majoritairement privé (1) (parcelles et donc rieux qui y sont liés) appartenant à un peu plus de 1200 propriétaires fonciers. Bien entendu, nous n’avons jamais ignoré que la circulation sur les canaux était libre, comme on se plait à nous le rappeler trop souvent !

Il est grand temps de trouver le meilleur compromis possible entre une légitime promotion du site et son indispensable préservation. Cela passe par l’assentiment des propriétaires fonciers qui se retrouvèrent fin 2018 / début 2019 membres d’une « association syndicale constituée d’office » : l’ Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH). Celle-ci, dans la ligne droite des « commissions exécutives » qui l’ont précédée depuis le XIXème et tout au long du XXème est chargée depuis 2019 de l’entretien partiel (2) des principaux canaux (« rieux »). Une partie non négligeable de sa trésorerie repose sur le récolement d’une redevance (« taxe visiteur ») prélevée auprès des prestataires proposant des circuits de promenades en barques à l’intérieur d’un périmètre défini par l’ASCH (3)

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Sur le point d’engager une réflexion commune sur la nécessité d’une réglementation spécifique, portant sur la circulation des embarcations sur les canaux d’Hortillonnages, l’ association « SOS Hortillonnages » souligne les enseignements que l’on pourrait tirer à la lecture d’anciens rapports administratifs et bilans dont les conclusions restent pertinentes. Nous pensons notamment :

- au très bon bilan du Syndicat intercommunal pour l’aménagement et la sauvegarde des hortillonnages (SIASH) – 1978-1994.

- aux diverses contributions rédigées par les services de l’Etat, comme ceux de la DDE de la Somme, rédigés dans la perspective d’un POS « Hortillonnages » en 1981.

 

« SOS Hortillonnages » signale que la circulation sur les canaux a déjà fait l’objet par le passé de prescriptions : Exemple dans l’ arrêté préfectoral en date du 31 juillet 1967 relatif aux limites imposées aux embarcations : vitesse limitée à 6 km par heure, puissance des moteurs à 5 CV... (pièce inventoriée dans les archives de la Bibliothèque municipale d’Amiens).

Pour info, il y a encore une quinzaine d’années, certains notaires transmettaient aux futurs acquéreurs d’une parcelle, accompagnant l’acte de vente, copie d’une lettre du District du Grand Amiens (datée du 22 décembre 1998) précisant quelques points de la réglementation s’appliquant spécifiquement dans les Hortillonnages, puis une copie du décret de 1902 ainsi qu’une cartographie du site… (4)

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Soucieux de l’avenir de nos hortillonnages et de leur préservation l’association « SOS Hortillonnages » s’interroge depuis plusieurs années sur la gestion de cet espace privé. Depuis la réactivation de l’ Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH) fin 2018, chargée de l’entretien partiel des canaux (rieux), l' association n’a eu de cesse de dénoncer l’absence totale de communication envers les principaux intéressés à savoir le millier de propriétaires « particuliers » (majoritaires dans le site), devenus membres de fait de l’association syndicale et sous représentés dans la gouvernance (2 représentants sur 9, pas un maraîcher !).

Elle a dénoncé régulièrement le développement anarchique des promenades en barques proposées par des prestataires associatifs et surtout privés, en l’absence de toute réglementation.

Elle s’est inquiétée que l’une des principales sources de financement de l’ASCH reposait sur la « taxe visiteur », et qu’elle soit, de ce fait, peu encline à réduire le nombre de prestataires et le nombre de promenades tarifées ; en notant au passage les difficultés rencontrées au niveau du contrôle des visites, du récolement de la redevance et en signalant également le traitement inéquitable des prestataires.

Elle s’est interrogée entre autres sur l’adéquation d’un « périmètre d’intervention » défini unilatéralement par l’ASCH avec le « périmètre redevable ».

Enfin, que l’on nous épargne, comme ce fut encore le cas récemment, le rappel de la situation en matière de circulation sur les voies d’eau, comme nos rieux. Elle est effectivement libre et ce, depuis des siècles (et pour des raisons évidentes qui ne nous ont pas échappées !) ; le problème étant bien de réglementer cette circulation et de voir comment réduire les nuisances dans un espace longtemps défini comme étant un « havre de paix » !

 

Cette situation nous a amené a constitué un fonds documentaire important et a proposé de nombreuses contributions… que nous tenons à disposition…

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(1)      Et ce, bien que des Collectivités publiques comme Amiens-Métropole aient poursuivi une politique d’acquisition foncière, en acquérant des parcelles sur des fonds publics (terres d’ailleurs non accessibles en dehors de manifestations culturelles comme à  l’île aux Fagots)

(2)      L’ASCH, transformée lors de sa première assemblée générale en « association syndicale autorisée » ne gère aujourd’hui que l’entretien d’une quarantaine de rieux parmi les plus importants, dans la ligne directe des actions des « commissions exécutives » depuis l’application d’un décret présidentiel en date du 27 janvier 1902.

(3)      Aujourd’hui, la légalité du prélèvement d’une telle taxe est remise en cause par la Chambre régionale des Comptes.

(4)     Dans le cas où une véritable campagne de communication et de sensibilisation serait envisagée par l’ASCH – elle fait défaut aujourd’hui – une information en direction de l’ensemble des notaires nous semblerait indispensable.

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Les hortillonnages comme beaucoup de sites patrimoniaux et environnementaux en France sont victimes de leur succès. Près de 200 000 visiteurs ces dernières années en ne comptant que ceux qui ont opté pour une promenade en barque à l’intérieur du site, plaçant nos hortillonnages parmi les sites les plus visités du département, le second après notre cathédrale, rang qu’ils partagent selon les années avec le Parc zoologique d’Amiens.

On peut comprendre l’irritation des propriétaires (et locataires) de petits lopins de terre au coeur du site et tout particulièrement des riverains concernés par les nouveaux circuits et le ballet incessant des barques durant sept mois de l’année, voire plus.

 

A un moment où la presse et les médias, régionaux comme nationaux, se sont emparés du sujet, évoquant les problèmes générés, en France comme à l’étranger, par les conséquences du « surtourisme » constatées au niveau de plusieurs sites patrimoniaux, historiques ou environnementaux emblématiques.

A un moment, où des responsables de collectivités locales et régionales, conscients de cette situation, ont le courage de prendre des mesures de sauvegarde assurant la pérennité de leur patrimoine historique et environnemental, nous nous interrogeons sur l’absence d’une véritable réglementation pour veiller à la sauvegarde de nos hortillonnages.

Il nous paraît urgent de rechercher le meilleur compromis possible entre une légitime promotion du site (en privilégiant un tourisme intelligent et responsable, conscient de la valeur de son patrimoine) et son indispensable préservation.

 

Nous ne sommes pas, bien entendu, opposés au développement du tourisme, dans un espace cependant majoritairement privé, à condition que celui-ci soit maîtrisé et encadré par une réglementation jusqu’ici inexistante.

Ce que nous dénonçons, c’est la multiplication anarchique des offres de promenades tarifées par des prestataires, surtout privés, qui relèvent d’activités purement commerciales, trouvant là le moyen d’engranger de substantielles recettes, sans pour cela « réinvestir », ne serait-ce qu’une partie de celles-ci, dans les travaux et tout particulièrement l’entretien indispensable des canaux, contribuant ainsi à la sauvegarde de ce milieu que l’on sait sensible.

 

ll nous paraît important de bien différencier ce qui relève donc d’une activité qui concoure, d’une manière ou d’une autre, à la sensibilisation des publics (rôle des associations culturelle, artistique ou sportive), à l’amélioration du site, à sa conservation et une activité purement commerciale !

 

Par ailleurs, s’il faut respecter les propriétaires (trop souvent écartés des instances « officielles » lors des réflexions abordant la gestion du site !), il faut également respecter les touristes ! Nous connaissons en effet plusieurs exemples d’offres de promenades plus ou moins juteuses : de petites barques en PVC où se retrouve une douzaine de personnes, sans gilet de sauvetage et devant se satisfaire d’une présentation de nos hortillonnages des plus fantaisistes !

 

Le site des hortillonnages qui a connu très tôt une notoriété nationale pour l’originalité du mode d’exploitation agricole mis en place, la qualité des productions, le courage des hortillons… mérite bien mieux. L’histoire de ce site est véritablement inscrite dans ce paysage façonné par des générations de tourbiers puis de maraîchers. L’originalité et la pérennité du système d’exploitation des milieux humides, la notoriété très ancienne acquise par une communauté à forte identité, font des hortillonnages un des éléments constitutifs de notre patrimoine historique et culturel régional.

 

Enfin, faut-il rappeler, l’intérêt porté au plus haut niveau de l’Etat, aux hortillonnages au début du XXème siècle. Prenant conscience de la nécessité d’assurer leur préservation en assurant les travaux nécessaires, un Président de la République de la 3ème République a adopté un décret – le 27 janvier 1902 - qui, d’ailleurs, n’a pas été abrogé depuis (1)

BB   

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(1)       Un texte toujours diffusé avec une cartographie des cours d’eau par certains notaires lors des acquisitions de parcelles


Propositions pour l’élaboration d’une réglementation adaptée au site.

 

Prescriptions générales

■ Toutes les embarcations autorisées à circuler à l’intérieur des hortillonnages devraient être immatriculées.

- Cela impose la mise en place d’une signalétique adaptée, installée sur le pourtour des hortillonnages, qui pourrait rappeler l’accès limité au site et les conditions de fréquentation.

- Resterait à définir qui autorise et selon quels critères ? Pour les immatriculations envisagées ne pourrait-on  pas distinguer les embarcations utilisées par les propriétaires fonciers (« particuliers »), indispensables pour pouvoir rejoindre leurs parcelles et celles des autres usagers ?

- Le règlement de police pressenti devra préciser le type d’embarcations ou d’équipements interdits : ex. paddles, et tout équipement gonflable ? (1)

■ Peut-être serait-il judicieux de rappeler (comme cela semble avoir été le cas par le passé ?) (information orale) que la fréquentation du site est interdite la nuit (activités de chasse à la hutte à l’intérieur du site) ce qui par ailleurs devrait limiter les vols et les actes de vandalisme en plein essor ces dernières années !

 

L’usage des canaux par les propriétaires (« particuliers ») et leurs locataires dans l’ensemble du site.

■ Concernant l’accès au cœur du site des particuliers (propriétaires fonciers ou locataires d’une parcelle accessible en barque) et le stationnement de leurs embarcations (embarcations autres que celles détenues par les organisateurs de promenades), la réglementation envisagée doit tenir compte des situations suivantes :

• Permettre tout d’abord aux propriétaires fonciers et/ou locataires (maraîchers compris) d’accéder facilement à leurs terrains.

• Permettre à ceux qui ne peuvent garer leur embarcation au bout de leur parcelle, de stationner leur barque, le long de la rive, de part et d’autre des quais d’embarquement aménagés et disséminés sur le pourtour du site (Cf Cartographie DDE de la Somme).

Jusqu’à ce jour, le stationnement des barques a toujours été libre à proximité des quais d’embarquement. Si cette situation s’est stabilisée avec le temps, elle n’a pas toujours été sans générer des conflits par exemple lors de l’arrivée de nouveaux occupants à la recherche d’une place.

Signalons au passage que nous sollicitons depuis plusieurs années l’enlèvement des épaves (barques échouées, abandonnées par leurs propriétaires) qui pourrait libérer autant de places.

La perspective d’une réglementation (par la prise d'arrêtés municipaux ?) pour l’attribution d’une place de stationnement pour chaque embarcation autorisée ne peut être écartée. Cela suppose la mise en place d’une signalétique, la pose « d’anneaux d’amarrage » et de réfléchir aux conditions d’obtention d’un tel emplacement, etc

 

■ Pour la motorisation des embarcations, l’utilisation des moteurs électriques doit être encouragée (par des campagnes de sensibilisation et par le maintien d’une redevance différenciée comme c’est le cas actuellement (2). Nous pensons par contre que l’on ne peut interdire tout moteur  thermique ; leur emploi est indispensable par exemple pour les maraîchers et par quelques particuliers dont les embarcations sont stationnées loin des parcelles). 

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ (1) Un début de réglementation portant sur les limites de circulation à l'intérieur de nos hortillonnages est à signaler : La commune de CAMON en effet a pris le 12 juin 2023 un arrêté portant réglementation sur les embarcations dans les hortillonnages. Nous retenons de cette décision que toute embarcation circulant ou stationnant dans le site (sur le territoire de Camon) doit être immatriculée; que toute épave (embarcations coulées et abandonnées) fera l'objet d'un enlèvement et d'une mise en fourrière.

(2) Les propriétaires fonciers d’embarcations circulant sur les canaux sont soumis, chaque année, à une redevance dont le montant varie selon le type de bateau utilisé (taille, usage, motorisation). Montant fixé et perçu aujourd’hui par l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH).


Usage des canaux privés à des fins culturelles, sportives... et commerciales !

 

Nous rappellerons que nous ne sommes, bien entendu, pas opposés à l’exploitation touristique (bien que celle-ci s’exerce dans un domaine majoritairement privé), à condition que celle-ci soit maîtrisée et encadrée par une réglementation spécifique qui tienne compte

-           du statut juridique des propriétés et donc des canaux qui y sont rattachés,

-           de l’intérêt commun des usagers à maintenir l’écoulement des eaux et donc à veiller à l’entretien des voies d’eau,

-           de la nécessité de préserver un site historique et environnemental que chacun s’accorde à définir comme exceptionnel.

 

Il nous paraît important de bien différencier ce qui relève d’activités culturelles qui concourent, d’une manière ou d’une autre, à la promotion du site, à sa préservation en prenant en charge des travaux spécifiques et en sensibilisant les publics et ... une activité purement commerciale.

 

Un exemple à suivre: 

L'association de protection et de sauvegarde du site et de l’environnement (APSSEH), la plus ancienne, implantée à la Maison des Hortillonnages, bld Beauvillé, créée à l’initiative de Nisso Pelosof, amiénois d’adoption qui, rappelons-le, a été à l’initiative du sauvetage du site alors menacé de disparition suite à un projet fou naît au sein d’une de nos administrations ! Les différents présidents qui se sont succédés à la tête de cette association ont bien veillé à ne pas étendre le circuit de visite mis en place et à proposer une prestation honnête, en accueillant les touristes (dans une longue barque inspirée de la barque traditionnelle des hortillons) encadrés par des guides rompus à la présentation du site et de son environnement.

On sait, qu’aujourd’hui, les nouveaux dirigeants cherchent à maîtriser le flux des visiteurs. Ils ont mis en place par exemple un service de réservation en ligne qui devrait leur permettre de ne pas dépasser une jauge de visiteurs au-delà de laquelle l’accueil ne pourrait être plus assuré sérieusement,  en veillant au respect du site.

Rappelons par ailleurs que cette association, reconnue d’utilité publique, met à disposition une équipe compétente, dotée d’un équipement spécifique, pour proposer aux propriétaires différents services dont la protection des berges qui s’est révélée efficace.

La généralisation d’une telle protection serait d’ailleurs une solution efficace pour limiter l’envasement des rieux en limitant le démantèlement des berges dites « naturelles ». Elle pourrait être prise en charge, partiellement ou totalement, au niveau des berges concernées par les circuits touristiques.

Cette solution contribuerait efficacement à limiter le comblement des canaux (et donc les dépenses consacrées à ces travaux) et devrait être appréciée par les riverains qui subissent les nuisances occasionnées par les multiples passages de barques lors de la saison.

 

■ Toutes les offres de promenades tarifées en barque à l’intérieur du site, proposées par un prestataire associatif ou privé ne devraient-elles pas recueillir, au préalable, une autorisation (un agrément ?)  (1) sur présentation d’un dossier en précisant

- leur motivation : activité associative, culturelle ? sportive ?, activité commerciale ?

- le circuit emprunté, la fréquence de leurs passages, le calendrier de leurs activités,

- leur engagement à participer, sous une forme ou sur une autre, aux mesures de sauvegarde du site ? Nous ne trouverions pas anormal le fait de solliciter une participation complémentaire (forfait ?) pour toutes activités commerciales (si celles-ci devaient être maintenues ?).

 

Ces dernières années, une taxe prélevée sur chaque « visiteur » (vite intégrée par les organisateurs dans le prix de vente de la promenade.) permet d’abonder un fonds qui permet à l’Association syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH) réactivée il y a près de 6 ans (après le retrait des services d’Amiens-Métropole), d’entreprendre chaque année l’entretien partiel d’une quarantaine de canaux (travaux de curage et de faucardement). Encore faut-il que le récolement de cette taxe qui repose jusqu’ici sur la base d’une simple déclaration du prestataire, soit effectivement contrôlé et assuré, puis garantir un traitement équitable selon le statut du prestataire, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Le prélèvement de cette taxe aurait fait l’objet de remarques voire de réserves, de la Chambre régionale de la Cour des Comptes qui a déclaré l’illégalité de cette pratique.

 

■ Pour le contrôle et la limitation des visites en barque, une solution serait à l’étude côté préfecture (2) : seuls des quais d’embarquement bien identifiés seraient affectés au départ des promenades (3)

 

■ Les prestataires autorisés pourraient être destinataires d’une vraie (!) Charte (4). Véritable code de bonne conduite, elle leur rappellerait un certain nombre d’obligations comme les conditions de circulation à l’intérieur du site, la mise en sécurité des passagers (port du gilet de sauvetage), le respect des lieux traversés et des riverains, la limitation de la vitesse des embarcations, etc

 

Pour conclure, nous attendons beaucoup de ce projet de réglementation qui devrait permettre de résoudre une partie des problèmes rencontrés au niveau de la gestion de nos Hortillonnages. Son application serait prévue, selon la volonté affichée par le préfet, au printemps de cette année. Une nouvelle réunion de travail serait envisagée le 20 janvier 2025 (à confirmer) suivie d’une réunion publique qui pourrait se tenir fin février – début mars

B. Bréart, membre de « SOS Hortillonnages »

…/…

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(1)      Une autre solution consisterait à monter des conventions avec chacun des prestataires autorisées. Sauf erreur de notre part, une telle disposition aurait été prise pour le circuit proposé dans le cadre du « Festival Art et Jardins » ? Cette solution en tous cas a été abordée au cours d’une des réunions de l’ASCH.

(2)      Annoncée lors de la réunion en préfecture le 20 décembre 2024

(3)     Une autre solution pourrait être la mise en place d’une billetterie commune (gérée par exemple par l’Office du Tourisme ?). Au début de la saison, les prestataires pourraient retirer un ou des carnets à souche de billets numérotés, sans indication de tarifs (ceux-ci restant libres). A la fin de la saison, la restitution des carnets, lestés des billets vendus, faciliterait le décompte des visites et le calcul du montant des taxes dues par chaque prestataire.

(4)     Celle des marais de Bourges nous apparaît intéressante. A ce sujet, notre association, n’a toujours pas compris la justification des Chartes pour les hortillonnages. La première fut rédigée en 1993 ; la seconde en 2013 avait fait l’objet d’une signature officielle en préfecture et se présentait comme étant « un outil de cadrage de l’action de chacun des partenaires ». Elle n’a jamais fait l’objet d’une diffusion auprès des propriétaires et des divers usagers des hortillonnages !


25 avril 2024. Intervention de "SOS Hortillonnages"

Nouvelle note de l'association "SOS Hortillonnages": Pour une réglementation portant sur la circulation sur les eaux à l’intérieur du périmètre des Hortillonnages, un espace privé

 

 Concernant l’implication de l’Etat...

Nous pourrions rappeler l’intérêt porté aux Hortillonnages, au début du XXème siècle, par l’Etat qui, prenant conscience de la nécessité d’assurer leur préservation (et le maintien des activités maraîchères) en assurant les travaux nécessaires (curage et faucardement des canaux), amena un Président de la République de la 3ème République à signer un décret.

Ce décret du 27 janvier 1902 n’a pas été abrogé depuis et les services d’Amiens-Métropole s’en sont inspirés pour la rédaction des statuts de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH) créée en 2018, d’abord sous la forme d’une « association syndicale constituée d’office » (ASCO) transformée depuis février 2023 en « association syndicale autorisée » qui regroupe l’ensemble des propriétaires fonciers et dont le préfet, sauf erreur de notre part, assure la tutelle.

 

 Un préalable indispensable...

Toute réflexion ayant pour objet l'élaboration d'une réglementation doit être précédée par une définition claire du statut juridique des parcelles composant nos hortillonnages et des voies d’eau (rieux et fossés) qui y sont directement liées. 

Il nous paraît nécessaire en effet d’en finir avec les approximations. Depuis des années, une confusion semble être entretenue, faute d’une utilisation rigoureuse des termes employés, faute d'avoir rappelé le statut juridique réel du foncier (parcelles, rieux, fossés).

 

Le 26 Octobre 2022, faisant suite à une réunion du Comité de pilotage installé auprès de l'ASCH (une des rares réunions où nous avions été invités), nous avions sollicité un éclaircissement sur le vocabulaire employé et fait part des observations suivantes :

 

« Peut-on nous entendre sur les termes repris dans les nombreux rapports, comptes-rendus, publications… et les définir, une fois pour toutes. Nous pensons tout particulièrement à la qualification des cours d’eau au cœur de nos hortillonnages et à la nécessité de bien rappeler leur statut.

Si l’on écarte bien entendu la Somme et l’Avre, mais également le contre fossé longeant le chemin de halage en rive droite de la Somme,  la Petite Somme et ses canaux annexes le rieu du Tournet, la Petite Avre et ses canaux annexes le rieu de l’Agrapin, le bras Baraban, le rieu du Marais Hecquet, l’ancienne petite Somme et le rieu de la Broquette, désignés comme étant des voies d’eau domaniales, il me paraît important d’éclaircir, voire de corriger, ce que l’on entend par « rieux publics », « rieux dits publics », « rieux dits publics du décret 1902 », « rieux privés », et, comme nous pouvons le lire dans le dernier compte-rendu du comité de pilotage : « rieux classés cours d’eau d’après la préfecture ? »,  termes que l’on voit apparaître indifféremment dans les rapports et comptes-rendus ».

 

Que faut-il penser des réponses apportées par la préfecture à une journaliste de notre quotidien régional qui nous rapporte les informations suivantes : « Le maillage des hortillonnages est un vrai casse-tête pour qui voudrait savoir sur quelle voie il peut naviguer. C’est la préfecture qui nous éclaire sur la question : « Les embarcadères dépendent des communes (Amiens, Longueau, Rivery et Camon NDLR), les petits rieux appartiennent aux propriétaires de parcelles. Les plus grands rieux sont la propriété de l’Etat et ceux qui sont les plus proches de la Somme appartiennent au conseil départementale». D’où l’intérêt de créer une réglementation commune... »

 

 

Sauf erreur de notre part, à l’intérieur du périmètre définissant nos hortillonnages, le statut de la grande majorité des rieux (à l’exception de ceux énoncés ci-dessus) découle du statut des parcelles riveraines. On a tendance à confondre le statut privé des canaux et la libre circulation des embarcations sur ceux-ci (situation héritée de l’usage multiséculaire du site par des générations de maraîchers)

 

Aussi, peut-on préciser que l’ensemble de nos hortillonnages constitue majoritairement un domaine privé (1), comme le précise d’ailleurs le Président de l’Association Syndicale de Canaux d'Hortillonnages lorsque celui-ci conventionne par exemple avec l’association Art et Jardins des Hauts de France (Cf. préambule de la convention examinée d'une réunion de la Commission exécutive en date du 27 juin 2018).

 

La cartographie des rieux fourni par le Bureau d'étude CE3E engagé par l'Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages (ASCH) pour l'élaboration du "Plan de gestion des Hortillonnages" semble lever toutes ambiguïtés ! (ex. cartographie p.22 : « Réseau d’eau privé »)

 

 Pour une réglementation limitant le nombre d’usagers dont les préoccupations sont uniquement mercantiles...

Comme jadis, la circulation sur nos canaux est certes libre, répondant à l’intérêt général, permettant aux propriétaires ou locataires, maraîchers..., d’accéder à leurs parcelles, situation exclusive que connurent des générations d’hortillons (2)

Aujourd’hui, la fréquentation des Hortillonnages s’étant diversifiée, avec le développement du tourisme à l’intérieur du site, cette situation n’est guère comprise (et acceptée) par les propriétaires particuliers et tout particulièrement les riverains qui subissent (3), durant une grande partie de l’année, les nuisances engendrées par un défilé incessant de barques, rompant il est vrai le charme de ce lieu (encore décrit comme étant un « havre de paix » ?), sans ignorer les incidences sur la faune et la flore.

 

Ces dernières années, nous avons pu en effet constater la multiplication des offres de promenades tarifées proposées par des prestataires associatifs et surtout privés (qui empochent de substantielles recettes, sans pour cela, du moins pour certains d’entre eux, contribuer à la préservation du site !

Certes, depuis quelques années, ces prestataires sont soumis au versement d’une taxe prélevée pour chaque visiteur (taxe qu’ils ont vite intégrée dans le tarif de leur prestation). Cette taxe – qui récemment vient de faire l’objet de questionnements par la chambre régionale de la Cour des Comptes – sert à abonder la trésorerie de l’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages qui assure, partiellement (4) l’entretien des canaux (19 km sur les 57 km du réseau hydrographique).

 

Rappelons que les propriétaires sont assujettis, de leur côté, au versement de redevances annuelles (immatriculation des barques dont le montant est calculé en fonction du type de motorisation de l’embarcation, taxes foncières).

 

Nous ne pourrons faire l’économie d’une réflexion sur le développement anarchique des circuits touristiques, dans un secteur soumis à la « Loi sur les paysages » et inclus dans le périmètre bénéficiant de la labellisation « Ramsar » !

 

Note : Au cours de l’été 2022, notre association a pris l’initiative d’effectuer un sondage auprès d’une cinquantaine de propriétaires, les interrogeant notamment sur le développement des offres de promenades au cœur des hortillonnages. Une grande majorité se prononce sur la limitation des prestataires (tout particulièrement des prestataires privés), et du nombre de visiteurs dans le site, puis souhaite que l’on réglemente la circulation des embarcations.

 

 Une première avancée (à l’initiative de la commune de Camon) ...

Un début de réglementation portant sur les limites de circulation à l'intérieur de nos hortillonnages est à signaler : La commune de CAMON en effet a pris le 12 juin 2023 un arrêté portant réglementation sur les embarcations dans les hortillonnages. Puissions-nous encourager les autres communes (Amiens, Rivery, Longueau) à faire preuve de la même réactivité ! 

Nous retenons de cette décision :

- que toute embarcation circulant ou stationnant dans le site (sur le territoire de Camon) doit être immatriculée. 

 

- que toute épave (embarcations coulées et abandonnées) fera l'objet d'un enlèvement et d'une mise en fourrière.

 

■ à propos des circuits touristiques en barque...

Nous rappellerons que notre association n’est, bien entendu, pas opposée à l’exploitation touristique (bien que celle-ci s’exerce dans un domaine majoritairement privé), à condition que celle-ci soit maîtrisée et encadrée par une réglementation (5) qui tienne compte du statut juridique des propriétés, de l’intérêt commun des usagers à maintenir l’écoulement des eaux et donc à veiller à l’entretien des voies d’eau, de la nécessité de préserver un site historique et environnemental que chacun s’accorde à définir comme exceptionnel.

 

Nous pourrions prendre l’exemple de l’association de protection et de sauvegarde du site et de l’environnement (APSSEH), la plus ancienne, implantée à la Maison des Hortillonnages, bld Beauvillé, créée à l’initiative de Nisso Pelosof, amiénois d’adoption qui, rappelons-le, a été à l’initiative du sauvetage du site alors menacé de disparition suite à un projet fou naît au sein d’une de nos administrations ! Les différents présidents qui se sont succédés à la tête de cette association ont bien veillé à ne pas étendre le circuit de visite mis en place et à proposer une prestation honnête (6), en accueillant les touristes (dans une longue barque inspirée de la barque traditionnelle des hortillons) encadrés par des guides rompus à la présentation du site et de son environnement.

On sait, qu’aujourd’hui, les nouveaux dirigeants cherchent à maîtriser le flux des visiteurs. Ils ont mis en place par exemple un service de réservation en ligne qui devrait leur permettre de ne pas dépasser une jauge de visiteurs au-delà de laquelle l’accueil ne pourrait être plus assuré sérieusement, tout en veillant au respect du site.

 

Rappelons par ailleurs que cette association, reconnue d’utilité publique, met à disposition une équipe compétente, dotée d’un équipement spécifique, pour proposer aux propriétaires différents services dont la protection des berges qui s’est révélée efficace.

La généralisation d’une telle protection serait une solution efficace pour limiter l’envasement des rieux en limitant le démantèlement des berges dites « naturelles ».

 

Il nous paraît donc important de bien différencier ce qui relève d’une activité qui concoure, d’une manière ou d’une autre, à l’amélioration du site, à sa conservation, à la sensibilisation des publics et une activité purement commerciale.

 

Pour conclure

Le site des hortillonnages qui a connu très tôt une notoriété nationale pour l’originalité du mode d’exploitation mis en place, la qualité des productions, le courage des hortillons… mérite bien mieux.

L’histoire de ce site est véritablement inscrite dans ce paysage façonné par des générations de tourbiers puis de maraîchers. L’originalité et la pérennité du système d’exploitation des milieux humides, la notoriété très ancienne acquise par une communauté à forte identité, font des hortillonnages un des éléments constitutifs de notre patrimoine historique et culturel régional.

 

Aussi, nous attendons des services de l’Etat qu’ils élaborent une véritable règlementation définissant clairement les conditions de circulation à l’intérieur de nos hortillonnages, en prenant en compte les doléances des premiers intéressés, à savoir les propriétaires fonciers, garants de la préservation du site.

 

Cette réglementation devrait bien distinguer la navigation des propriétaires de parcelles ou leurs locataires (qui sont chez eux et qui se rendent sur leur terrain) et les autres usagers, non propriétaires comme les visiteurs à bord de barques louées ou pris en charge par les prestataires de promenades, ou encore les promeneurs solitaires qui s’aventurent dans l’espace privé…

 

 

Le résultat des réflexions engagées par « SOS Hortillonnages » peut être résumé comme suit :

Point 1 - Toutes les embarcations autorisées circulant à l’intérieur du site devraient être immatriculées

Point 2 -Toute proposition de promenades en barque tarifées en barque à l’intérieur du site, proposée par un prestataire associatif ou privé devrait être, au préalable, soumise à la présentation d’une demande spécifique qui préciserait :

- la motivation du prestataire (activité associative, culturelle ou sportive, ? ou activité commerciale ?),

- leur engagement à déclarer sur l’honneur (7) le nombre de visites et à s’acquitter de la taxe mise en place pour abonder les fonds de l’Association syndicale des Canaux d’Hortillonnages chargée des travaux d’entretien des canaux (indispensables pour maintenir l’écoulement des eaux)

Point 3 - Les prestataires privés s’engageraient à participer, sous une forme ou sur une autre, aux mesures de sauvegarde du site (forfait ou prestations spécifiques ?).

Certes, ces dernières années, une taxe prélevée sur chaque « visiteur » permet d’abonder un fonds qui permet à l’Association syndicale des Canaux d’Hortillonnages (réactivée il y a près de 4 ans, après le retrait des services d’Amiens-Métropole), d’entreprendre chaque année les travaux de curage et de faucardement nécessaires.

Encore faut-il que le prélèvement de cette taxe qui repose jusqu’ici sur la base d’une simple déclaration du prestataire, soit effectivement contrôlé et assuré. Nous ne trouverions pas anormal le fait de solliciter une participation complémentaire pour toutes activités commerciales.

Le montage de conventions pourrait être envisagé. Les demandes présentées par les prestataires pourraient faire l’objet d’un examen lors des assemblées générales de l’ASCH, le moyen d’informer et de recueillir l’avis des propriétaires représentés par les deux membres ayant rejoint le syndic.

Point 4 - Les prestataires autorisés pourraient être destinataires d’une vraie (!) Charte, véritable code de bonne conduite, qui leur rappellerait un certain nombre d’obligations comme les conditions de circulation à l’intérieur du site, la mise en sécurité des passagers (port du gilet de sauvetage), le respect des lieux traversés et des riverains, la limitation de la vitesse des embarcations, etc.

Point 5 - Un balisage spécifique des canaux pourrait être envisagé afin de signaler aux promeneurs « solitaires » les conditions de circulation à l’intérieur des Hortillonnages.

 

_________________________________________________________________________________________________________________   (1) et ce, bien que près de 40% du foncier appartiennent à des collectivités locales ou territoriales. Amiens-Métropole poursuit par exemple en effet sa politique d'acquisitions foncières, préemptant et rachetant régulièrement des parcelles grâce à des fonds publics. 

(2)      La circulation sur les canaux a déjà fait l’objet par le passé de prescriptions. Exemple dans l’arrêté préfectoral en date du 31 juillet 1967 relatif aux limites imposées aux embarcations : vitesse, puissance des moteurs... (pièce inventoriée dans les archives de la Bibliothèque municipale d’Amiens,). Il suffirait de reprendre et de compléter le contenu de cet arrêté en tenant compte des évolutions constatées au niveau de la fréquentation du site.

(3)      Ce qui les amènent à multiplier la pose de panneaux et de barrages interdisant l’accès de « leurs » rieux dans un milieu qui, durant des siècles, était un milieu occupé il est vrai majoritairement par une seule communauté d’usagers, celle des hortillons !

(4)      L’Association Syndicale des Canaux d’Hortillonnages assure l’entretien d’une quarantaine de canaux ; ce qui doit représenter environ 25 % de l’ensemble des voies d’eau (cf. liste retenue dans les statuts de l’association) 

 

A l’exception des voies d’eau domaniales, l’entretien des autres voies d’eau (rieux, fossés) reste à la charge des propriétaires fonciers. Le fait d’être membre (d’office) de l’ASCH ne les dispensent pas de réaliser les travaux nécessaires ; en cas de défaillance, ils peuvent être contraints d’accepter la facturation portant sur les travaux faits d’office...

(5)      La lecture de la réglementation adoptée pour le marais audomarois (St Omer) comme la Charte des marais de Bourges, est pleine d’enseignement.

 

(6)      Nous connaissons plusieurs exemples d’offres de promenades plus ou moins juteuses : de petites barques en PVC où se retrouve une douzaine de personnes, sans gilet de sauvetage et devant se satisfaire d’une présentation de nos hortillonnages des plus fantaisistes. Si notre association plaide pour la préservation du site, le respect des propriétaires, elle plaide également pour le respect des touristes qui mériteraient de recevoir, au cours de leur passage, des informations pertinentes à la hauteur de l’importance du site. 

 

(7)      Les difficultés pressenties pour assurer le contrôle du nombre de visites déclarées par les prestataires, d’une part, la nécessité de limiter le nombre de visiteurs d’autre part, ne pourraient-elles pas nous amener à étudier la faisabilité d’une billetterie commune (gérée par exemple par l’office du tourisme ?). Cette solution aurait au moins l’avantage de contrôler le nombre de visites et la perception des taxes dues.

 

05 juin 2023. Compte rendu du cabinet de la préfecture portant sur la réunion du 25 mai 2023


25 mai 2023. 2ème réunion tenue en préfecture portant sur la police du site des hortillonnages d'Amiens

Voir compte-rendu de la préfecture ci-dessus

Mai 2023. En vue de la réunion programmée en préfecture...

Note de "SOS Hortillonnages"

Le 25 mai 2023, une réunion est  programmée à la préfecture en vue d'une réglementation portant sur la circulation des différents "usagers" à l'intérieur de nos hortillonnages...

Nous suivrons attentivement, avec l'association "SOS Hortillonnages", l'évolution des réflexions engagées sur ce sujet.

Nous avons renouvelé nos observations et propositions auprès des deux membres de "SOS Hortillonnages" élus au sein de la nouvelle gouvernance de l'Association Syndicale des Canaux Hortillonnages (ASCH), et chargés de représenter les propriétaires fonciers.

Rappel :

Les hortillonnages comme beaucoup de sites patrimoniaux et environnementaux en France sont victimes de leur succès. Près de 200 000 visiteurs ces dernières années (sauf lors de la période « Covid » !) en ne comptant que ceux qui ont opté pour une promenade en barque à l’intérieur du site, plaçant nos hortillonnages parmi les sites les plus visités du département, le second après notre cathédrale.

On peut comprendre l’irritation des propriétaires (et locataires) de petits lopins de terre au cœur du site et tout particulièrement des riverains concernés par les nouveaux circuits et le ballet incessant des barques durant sept mois de l’année.

Nous ne sommes pas, bien entendu, opposés au développement du tourisme, dans un espace cependant majoritairement privé, à condition que celui-ci soit maîtrisé et encadré par une réglementation jusqu’ici inexistante.

Nous dénonçons par contre, la multiplication, anarchique, des offres de promenades tarifées proposées par des prestataires associatifs et surtout privés qui relèvent d’activités purement commerciales, trouvant là le moyen d’engranger de substantielles recettes, sans pour cela réinvestir, ne serait-ce qu’une partie de celles-ci, dans les travaux et tout particulièrement l’entretien indispensable des canaux, indispensables pour assurer la sauvegarde de ce milieu que l’on sait sensible.

Dans la perspective d'une réglementation (*), il nous paraît important:

a - de bien différencier, concernant les promenades en barque, ce qui relève d’une activité qui concoure, d’une manière ou d’une autre, à l’amélioration du site, à sa conservation, à la sensibilisation des publics (et des propriétaires) et une ACTIVITE PUREMENT COMMERCIALE !.

b - de rechercher à maîtriser le flux de visiteurs (en instaurant par exemple une jauge ?)

c - de soumettre les prestataires offrant les promenades tarifées en barque, à l'obtention d'un agrément (préfectoral ?) sur présentation d’un dossier qui préciserait entre autres leur motivation : activité associative, culturelle ou sportive ?, et un engagement à participer, sous une forme ou sur une autre, aux mesures de sauvegarde du site.

Toute proposition de circuit touristique en barque ne pourrait-elle pas être soumis au montage d’une convention. Sauf erreur de notre part, une telle disposition a été prise pour le circuit proposé dans le cadre du « Festival Art et Jardins » (convention qui pourrait recueillir en amont l’assentiment des riverains concernés ?)

 

Ces dernières années, une taxe prélevée sur chaque « visiteur » permet d’abonder un fonds qui permet à l’Association syndicale des Canaux d’Hortillonnages d’entreprendre chaque année les travaux de curage et de faucardement nécessaires. Encore faut-il que le versement de cette taxe (qui repose jusqu’ici sur la base d’une simple déclaration du prestataire) soit effectivement contrôlé et assuré.

Nous ne trouverions pas anormal le fait de solliciter une participation financière complémentaire pour toutes activités commerciales si celles-ci devaient être maintenues !

d - d'exiger que toutes les embarcations, quelles qu’elles soient, circulant à l’intérieur des hortillonnages soient immatriculées.

e - de prévoir la remise aux prestataires ainsi autorisés, d'une vraie (!) charte, véritable code de bonne conduite, qui leur rappellerait un certain nombre d’obligations comme les conditions de circulation à l’intérieur du site, la mise en sécurité des passagers (port du gilet de sauvetage), le respect des lieux traversés et des riverains, la limitation de la vitesse des embarcations et imposant l'adoption d'une propulsion électrique, etc.

 

(*) Les initiateurs d'une telle démarche pourraient s'inspirer utilement de la réglementation adoptée par les gestionnaires des marais de l'audomarois.

27 août 2022. Mobilisation de "SOS Hortillonnages"

Une association comme "SOS Hortillonnages" n'a eu de cesse de dénoncer l'absence de réglementation, constatant notamment ces dernières années le développement anarchique - au coeur du site et dans un espace privé - d'offres de promenades en barque payantes organisées sans la moindre autorisation, sans la moindre recommandation ! 

Voir notre page : "SOS Hortillonnages" et suivantes  Lien non activé

 

Communiqué sur la "sur fréquentation" des hortillonnages, incompatible avec la préservation du site sur le long terme... (27 août 2022)



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Cette page a été revue et complétée le 17 janvier 2025